Ne rien savoir.
De cette femme, ne rien savoir
Hormis qu’elle est femme.
Abeille, fourmi, cigale,
Gazelle ou panthère,
Mante religieuse, araignée ou encore serpent ?
Va savoir.
Peut-être un peu tout cela à la fois.

Selon l’humeur du temps
Selon son humeur
Selon la rumeur qui murmure dans ses pensées
Entre élans et ressac
Vibrations aisées et grand calme devant le miroir de ses choix

Argile des jours fastes posée sur la girelle
De toutes les façons.
Matière malléable, indestructible, souveraine
Aisance, élégance, toujours
En toutes circonstances.

Dans un élan commun sentir la poussée,
L’appel de l’essor.

Coups de reins et gorge profonde bientôt peut-être.
Mais ailleurs veille l’essentiel.
Ailleurs dans le ciel ?
Les cieux ?
Les yeux ?
Ou bien les mains ?

Ailleurs est partout et nulle part.

Essentiel voyage avec un labyrinthe fiché dans le cœur.
Les yeux miroirs ne reluquent pas.

Miroirs posés là pour donner à voir l’avenir.
Dans le miroir des os et des chairs un corps frissonne,
Transmet son frisson au miroir.

Frémissant miroir où se fondent les images.
Amour des courbes alors, des virages, des méandres et des vasques.

Dans une débauche de sons et de couleurs
Qui nous viennent de musiques amies, d’images chéries,
Sentir alors, dans l’essor de cette naissance,
La convergence des images chéries, des sonsamis et du corps aimé,
Cette promesse tenue à bout de langue.

La langue qui fouette les mots,
Pour mieux fouetter le corps de jouissance.
De la jouissance, ce môle qui mord sur la mer,
partir vers de plus âpres réjouissances encore,
Bord à bord
Sur la mer immense.

Jean-Michel Guyot
11 mars 2012