Ca ne te touche pas, alors n’y touche pas !
Laisse aller, laisse flotter.
Dans l’air suspendu.
Question d’ambiance,
De mots choisis qui créent l’ambiance voulue.
Tisser un cocon intérieur, s’y emmêler les pinceaux,
Perdre le goût, la couleur, accroché aux fils pas même arachnéens,
Et flotter dans un soi de plus en plus dense.
Densité du vide.
Cela se peut-il ?
Danser avec le vide en soi,
Devenir vide,
Devenir le vide,
Dans le cocon intérieur-protecteur.
Douce chaleur hexagonale,
Agonie des lignes, vivacité des courbes,
Frontières tous azimuts,
Lancer de javelots et massues herbues adossées aux murs
Qui partout fleurissent, se dressent, poussent jusque dans les consciences
Leur laitance d’euphorbes.
Ce pays se vide, devient le vide,
La vie vide, la vie vidée de vie,
La vie perlée, ourlée de puissance,
La vie maligne.
J’étouffe dans ma conscience,
Malade, malade à en crier,
Malade de tout ce vide souriant.
Dressons au plus vite un rempart de sourires,
Bornons le néant, jalonnons l’infini humain,
Serrons des mains, parlons toutes les langues,
Brisons les frontières.
Libérez la couleur, jetez au vent vos souvenirs aigus, pointus, blessants,
Et appelez, appelez !
Et puis tendez des fils, faites des ponts de lianes,
Bravez l’abîme enfin !
Jean-Michel Guyot
24 mai 2014