La main sur le cerveau
Maléfique, phalanges d’horreur
Broie tous les idéaux
Instille la servitude et la peur
Si elle s’agite sous un crâne
Elle brise la volonté
De l’infortuné profane
Qui essaie d’y échapper
De se soustraire à son étreinte
De s’enfuir, de l’éloigner
De refuser son empreinte
Et recoller ses rêves brisés
Quant à moi, vous me direz
Qu’ai-je à voir
Avec cette main glacée,
Ce sinistre aigle noir ?
J’étais un physicien
Renommé, porteur d’espoir
Quand cette main gantée
Des desseins les plus noirs
A empli mes pensées
Modifié les plans
D’une magnifique idée
A arrêter le temps
J’ai transformé des électrons
Inoffensifs et anodins
En une bombe sans nom
J’ai écouté la main…
Elle m’a conseillé
De faire des essais
J’ai résisté, j’ai crié
Mais j’ai appuyé
Sur le déclencheur
Engin dévastateur
Objet de la folie
D’un savant démoli
Par une société avide
De pouvoir et d’horreur
Creusée par les rides
De l’angoisse et la peur
La main a décidé
De lancer cet engin
Et il est parti
Il a bien plané
Au sol il s’est écrasé
Je vois des gens courir
La ville s’est effondrée
Je vois des gens mourir...