En chiens de faïence
Sourires de porcelaine
Laine douce à venir
Naissance des seins lourds
Si légers sous la plume taquine
Oiseau nocturne vole alentour
Rameute la nuit
Appelle le lent charroi d’émotions enfouies
*
Prise en flagrant délit de rêverie
La belle tire la langue aux passants
Nue sous sa robe à fleurs
Sagement assise sur le banc de pierre
Une sagesse de lierre grimpe dans tout son corps
Prend d’assaut le peu de fierté qu’il lui reste
Nue sous sa robe d’été
Elle attend le temps
Le temps d’un soupir
Le temps d’en découdre avec ce qui la porte au pinacle
Le temps de faire mordre la poussière aux mâles d’antan
Qui hantent le présent
Le temps de faire ses adieux à la foudre
A la poudre de perlimpinpin
A la poudre d’oribus
Et autres fadaises colorées de mots savants
*
Mollesse des cuisses, seins lourds et lippe amère
Pas pour elle, ce portrait glacé
Elle suce sa glace au citron sur le banc de pierre
Efface les passants d’un regard
Le lierre monte dans son corps robuste
Elle se repasse le rêve qui l’a dévasté amoureusement cette nuit
Cette claire venue rapide, insistante
D’un orage agile
Qui se cherche un nom d’homme dans la foule endormie
Jean-Michel Guyot
6 août 2014