Des parties pour le tout dans un tout statique.
 C’est l’état végétal, là, c’est la nudité végétale, dans tout son dimensionnement.
 Ses particules - arbres, plaines, vallons, cultures, oiseaux ... - apparaissent dans toute la netteté de leur présence immuable.
 Statique et mobilité se disputent l’espace, le mouvement.
 Le champ oculaire est envahi souplement, peu à peu, sans cesse, par les caractéristiques de ces différents éléments.
 L’azur, le disque.
 L’air, soumis à sa propre malléabilité.
 Pendant ce temps, la longueur du silence semble se transformer en épaisseur, une épaisseur qui recouvre tout, y compris les signaux internes du métabolisme.
 Plus le silence se répand, plus les parties s’effacent au profit du tout, d’une compacte unité.
 Puis, cette unité se confond avec le silence, un silence dont l’épaisseur semble exponentielle et commence, déjà, à traverser le métabolisme.
 Face à l’expansion de la quiétude, la narration décide d’intervenir. Ainsi, à travers le spectateur ou narrateur, à travers son regard, la meute est en marche. La meute est en route. La meute des termes et leurs innombrables possibilités d’associations se mobilisent, oui, la meute des adjectifs, la meute des verbes, la meute des adverbes etc ... se mettent en mouvement, telle une armée dont les différents régiments se regroupent, à un moment donné, pour partir à l’assaut.
 Pour partir à la conquête du monde. Du monde qui est, là, entité incontournable, donnée élémentaire dont la présence est ce qui apparaît en premier. Et qui sera bientôt envahie par la narration. Mais une narration, à chaque fois, inachevée. Oui, inachevée ...