Extrait de [L’oiseau aux oiseaux...]
Quelle autre chose que l’amour ?
avec toutes ces histoires
je ne sais même plus
si je suis homme ou femme
c’est vrai que je suis un oiseau
un oiseau sans ailes
mais mon cœur
est-ce celui d’un homme
ou celui d’une femme.
Reviens, oiseau de malheur !
Si je t’aime tant
tu sauras me dire
Si je t’aime autant
que je dis
tu me le diras
si je suis une femme
ou si je suis un homme
si je suis un oiseau
ou une paire d’ailes
si je suis vivant
ou bien si je suis mort
si le pays des oiseaux morts existe
si les oiseaux sont morts
et si c’est ça la mort
si la vie est cruelle
si les femmes sont belles
et les hommes reconnaissants
si les enfants sont des poètes
et les poètes des vivants.
Oiseau de malheur !
Mouette ! Corbeau ! Reviens !
Viens m’embrasser sur la bouche
que tu sois homme ou femme
et tu me diras
si ma langue est amoureuse
et si l’amour est une femme
ou bien si c’est un homme
et si tu veux
si c’est possible bien sûr
que je te fasse un enfant !
Oiseau de malheur !
Je ne t’ai pas rêvé.
Tes ailes sont puissantes
belles tes ailes
et grande ta puissance.
Arrache à l’air trembleur
des cris de joies
des cris d’enfants
mes vieux cris doivent se retrouver
sur ton chemin.
Je sais que tu m’entends
je sais que je ne chante pas si mal que ça
que tu es sensible à mon chant
méfie-toi de l’éclair
du feu de la lumière
de l’eau du pays des oiseaux noyés
la terre c’est mieux ô mon amour
la terre c’est beaucoup mieux
c’est éternel la terre
c’est le vrai lieu de la poésie
et les cadavres d’oiseaux
sont autant de poèmes.
Je t’aime, mon bel oiseau
pense que j’existe
et que tu me le dois.