L’écriture en est à son stade initial. Les hardes ou hordes de termes, de mots divisés en adjectifs, substantifs, verbes, adverbes etc … se préparent à se mettre en mouvement.
Lorsque le flux devient matériel, donnant toute visibilité ou latitude à une structure narrative, les pages et leur nombre défilent, oui, la matière fictionnelle montre l’étendue de sa plasticité.
La compilation, alors, conduit à la dénomination du genre. Quelques pages ou dizaines de pages, et c’est une nouvelle. Quelques dizaines ou centaines de pages, et c’est un roman.
Mais la narration continue. Son flot, son flux n’a ni fin, ni début. Un développement permanent la caractérise, si bien qu’il est possible, parfois, de la commencer à n’importe quel endroit.
Avec elle, c’est une dimension ontologique qui se déploie, avec elle, c’est une dimension esthétique qui se déverse en cascades ininterrompues par le biais d’une rythmique constante ou continue dont la dynamique permanente dépasse les genres.
Sans connaître sa destination, la narration suit son cours, absorbant au passage toutes les catégories pour finir, telle une gigantesque vague, sur une grève étendue où son flux, provisoirement interrompu, répand ses dernières bulles salines.