« Le cycle est d’un an. Et selon la région où vous habitez, le nombre des saisons varie. Et ça recommence. Puis, au bout de quelques années ou d’un nombre considérable d’années, des signes de fin apparaissent à la surface. C’est la fin. Je ne sais pas ce que ça vous inspire, mais moi, j’écrirais tout le temps ! » — et ainsi nous voguions — Shantí sent à quel point le fait de transporter le moteur avec soi change le sens des voyages et partant de toute l’Histoire — nous, nous regardions le vent — et il était favorable — pour l’instant — la vie se composant au fil des découvertes — et nous nous aimions — au point de songer à nous multiplier — là, sous les arbres d’une île — cycles des végétaux — « Comme nous sommes différents ! Les arbres ne vieillissent pas. » — ce qui n’est pas faux — ce n’est pas vrai non plus — on manque de repère — la mort efface les angles — les droites se croisent pourtant — on voit bien que c’est le principe — tendant nos lèvres vers les fruits — cherchant des ressemblances — et nous n’avions pas fini d’y penser que nous voilà de nouveau filant vers l’horizon — Ils installent des stations de ravitaillement selon un schéma conçu d’avance — on ne risque pas de se tromper — les nuits pouvaient être douces — de cette douceur qui donne envie de recommencer — de ne jamais perdre le fil — d’être toujours là — « Pas si seuls que ça, mon ami ! » — et là, au bout du chemin, l’automne s’est changé en hiver — ou l’hiver en printemps — qui sait si l’été n’est pas une saison ? — tout cela s’annonçait par des signes — Vogue la galère ! — Nous n’en savons pas plus — Nous voudrions savoir — Nous voyageons pour le savoir — Et quand il faut s’arrêter, tu prends la parole et mon esprit s’embrouille — je ne sais plus ce que je dois au vent —