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Robert Howard rêvant de Conan le cimmérien
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 Article publié le 15 janvier 2017.

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Le génie n’a qu’un siècle dit-on

puis inexorablement il dégénère

mais toujours jaillit de son esprit

l’étincelante et glorieuse lumière

d’où naissent les exploits des titans

les contes fabuleux des empires perdus

leslégendeséternelles des géants

ayantrégné en des temps méconnus.

Seul dans son cabinet,Howard réfléchissant

à quelque histoire ennuyeuse

commandée par l’éditeur impatient

luttait contre une fatigue impérieuse.

Son esprit de mille pulsions agité

se lassait déjà du récit insipide

qu’il avait péniblementdébuté.

L’artiste tâtonnait,l’âme avide.

Il voulait plus,il voulait loin

il cherchait,il se perdait

il implorait les muses en vain.

A l’ennui sontalent succombait.

La nuit était déjà fort aboutie.

Pour noircir cette page,nulle trouvaille.

A la fin,rendu l’écrivain s’endormit,

son front génial sur la table de travail.

Howard s’endormit d’un sommeil divin.

La nuit était calme,parfaite

pour l’emporter au loin.

Howard rêva,il rêva le poète :

un songe étrange, lointain

en des temps immémoriaux

oubliés des chroniques et des historiens.

Il aperçut de sauvages chevaux

déboulant furieusement sur des steppes glacées,

il vit des marécages malsains

couvant au cœur de forêts inexplorées

cachées dans la blancheur du brouillard.

Et alors il sut sans savoir comment.

Cette brume épaisse,cette forêt noire

d’instinct Howard sut à l’instant.

De son esprit émergea un nom barbare :

Cimmérie !Cimmérie !Cimmérie !

Terre cruelle, inhospitalière

où les hommes luttent pour leur survie

par le feu et le fer.

Et Howard l’aperçut !

Il crut d’abord à quelque bêteféroce.

Ses puissantes épaules allaient nues

ses longs cheveux noirs sur son torse

tombaient en touffes sauvages.

Le front haut,le regard fier

tel un fauve plein de rage

le sabre au clair

le colosse l’interpella abruptement

« Fou es-tu donc étranger !

Dans les forêts de Cimmérie

Seul tu oses ainsi errer !

De bien plus forts ont péri

dans ces impitoyables contrées ! »

Howard tout tremblant demanda :

« Qui es-tu noble guerrier ?

Je ne te connais pas.

Vois ! Je suis un pauvre étranger ! »

 

Rentrant l’épée dans le fourreau,

le colosse répondit farouchement :

« En ces endroits brutaux

on me nomme Conan !

Né sur un champ de bataille

mon bras a renversé des empires.

D’Aquilonie aux côtes du Kataï

monépée a fait périr

bien des ennemis présomptueux.

Sache-le étranger ! Mon nom est Conan !

Je verse le sang,je répands le feu,

Je trace mon chemin brutalement !

Je tue, je vole et je suis heureux !

Maintenant j’ai assez parlé.

Quel est ton nom, manant ? »

Howard blêmit : « Je me suis égaré.

Je ne suis qu’un poète errant,

Robert Howard, d’une terre fort éloignée.

Je célèbre les héros et les rois

je chante leurs victoires. »

Conan devenu pensif l’observa :

« Tu dis raconter des histoires.

Alors tu es un barde !

Je n’ai jamais entendu parler de toi,

tu m’es inconnu Robert Howard !

Mais tu m’as l’air inoffensif.

Par Crom,je t’épargneraiétranger

tu es un adversaire trop chétif

pour que je songe à te tuer.

Va t-en maintenant !

Sinon tu sauras pourquoi

on m’appelle Conan.

Par Crom,retire-toi

et ne recroise plus mon chemin. »

Howard tout tremblant s’éloigna.

Mais il avait compris,il avait vu.

Ces bois aux effluves barbares

cesol humide à l’odeur crue :

un nouveau monde,une nouvelle histoire !

Il repensa à sa rencontre avec Conan :

un voleur,un aventurier,

un grand conquérant

un redoutable guerrier

qui foulera de ses rudes sandales

lestapis luxueux des palais

et fracassera à grand scandale

lestrônes des rois Zamorais !

Et lui Robert Howard

chantera ses exploits à la postérité,

il sera le barde de Conan l’aventurier.

A l’instant il se réveilla.

Le front en sueurs,la chemise trempée.

Il avait vu Conan,il se décida

il allait le raconter.

Chaude et calme était la nuit,

Howard tenait son histoire ;

il narrerait la turbulente vie

de Conan le roi barbare.

Sache lecteur qu’entre les temps

où l’Atlantide sombra dans les flots

et la venue des fils d’Arius le grand

il existait une époqueoubliée des poètes et des griots.

En cette ère perdue marcha Conan le barbare.

Robert Howard conteur de génie

vécut pour raconter son histoire

Et nous obscur poète,aujourd’hui

honorons son œuvre et sa mémoire.

 

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