Ne convoque pas la beauté
Ni ne la provoque
Laisse-la venir à toi
Quand bon lui semble
Cette nuit, elle est venue
Comme si elle veillait sur ta veille
Devinant la profondeur de ton désir pour elle
Brève, trop brève apparition radieuse, suave
Et dirais-tu aussi
D’une douceur hivernale
Comme empruntée à la chaleur d’un foyer
Lointain, si lointain
Dont la proximité brûlait ce qui, en elle tourné vers toi,
Se retournait vers elle
Pour saluer la beauté errante
Détachée de son corps, cette beauté émanant d’elle
Et appel sans mesure à la rejoindre
A conjoindre avec son aide
Son image et sa chair
Ronde infernale
Bacchanale des sens incandescents
Extrême lenteur de la perte
Dans la chute indicible
Tout cela dans le même temps
Temps autre dédié à l’abîme
Qu’il nous faut gravir encore et encore
Jean-Michel Guyot
3 janvier 2017