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Article publié le 26 mars 2017. oOo Si les oeuvres traversent le temps, c’est que leur impact, singulier, se nourrit en amont d’une puissance unique. Oui, intrinsèquement, l’oeuvre contient une rectitude qui n’appartient qu’à elle. La chose publique ou la politique est le champ des changements de conviction, les uns et les autres s’accomodant aisément des vases communicants, le pouvoir se brisant à l’épreuve des faits, les exceptions historiques confirmant une règle depuis longtemps établie. Depuis quand ? Rome ? Avant ? ... Sans doute. La vie privée demande un engagement sans faille qu’il faut sans cesse projeter, dans un contexte fait de surprises et de problématiques, le concept de bonheur amplifiant le défi, le multipliant ... Le champ professionnel classique est soumis aux règles économiques, hiérarchiques, militaires ou administratives ... le développement ou l’insertion de soi sur le long terme devenant rapidement une chimère. Les intentions humaines, les initiatives individuelles sont canalisées dans une direction qui n’entre pas toujours en concomitance avec l’essence de soi. La volonté de soi. Un soi qui s’érode, se sculpte en fonction de l’entité qui l’emploie. Si la tragédie grecque révèle à l’homo sapiens que la vie est conjointement âpre et mystérieuse, elle n’enlève en rien la difficulté de l’affronter. Ainsi, le cap semble difficile à conserver ... hormis dans le champ de l’oeuvre, le temps garantissant la nourriture primitive dont pourra se nourrir le trepalium. L’envie dessine la trajectoire de l’oeuvre, l’envie propulse l’auteur vers des horizons nouveaux, tandis que le temps s’écoule, abstraitement. Au loin, maintenant, Sisyphe apparaît, seul sur son rocher, au loin, sa musculature est intacte, tout comme sa volonté. Il s’en faut de peu - sauf le respect mythologique - que sa vénérable statue les lecteurs ne salue ... |
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