Ce vieux violoncelle entre dans son dedans à petits coups d’archet tel un joyeux cabri. Il cherche des montées plus âpres et s’encorde de mille horizons qui sont aussi de longs tunnels de gravité. Bémols et tritons lui servent de piolet. Sa jubilation est une saillie de pas sur sa paroi dont exulte le poids sonore de sa peine. Car il peine à plaisir entre les cheminées qui sont ses joues et aussi sa prison vastement limitée. Ce vieux violoncelle escalade ses hanches avec l’ostentation d’un alpiniste en voix rêvant de dévisser.
L’important est de traverser, jamais d’éviter.
Pascal Dusapin