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N'allez pas croire que Frank Chercos agissait...
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 Article publié le 21 janvier 2019.

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N’allez pas croire que Frank Chercos agissait seul. Il travaillait pour Fred. Fred l’avait engagé. Certes, à cette époque, Frank n’était que souffleur dans l’annexe du Bureau des Vérifications, le polygraphe dont il ne sut jamais s’il s’agissait d’une machine ou d’un homme. Fred s’y connaissait en polygraphie, mais il n’en parlait jamais, aussi dois-je m’en tenir (moi, narrateur) à ce silence pour ne pas finalement le perdre de vue au fil d’une narration dépassée (déjà !)

Ainsi, pendant que Fred regrettait le temps d’Alice, comme il l’appelait (dix ans), Frank se livrait à des recherches. Et c’est comme ça, en recherchant, qu’il était tombé sur un réseau de pédophiles intitulé La Pedrophilie (www.pedrophilie.monde) — lui qui n’avait aucun penchant pour cette activité particulière de la sexualité humaine. Il suivit Pedro Phile, l’instigateur de cette tentation mise à la portée de tous (de 7 à 77 ans). Pendant ce temps, Fred enculait Alice (qui avait mal au cul) et se livrait à des masturbations intenses devant un écran couvert d’enfants en position de l’être. Ce n’était que petites bites dressées et caressées, anus en fusion merdique et fentes ouvertes jusqu’au sang.

« Je peux pas m’en passer, lui avait confessé Fred. Et pourtant je suis follement amoureux de Justine qui est une femme maintenant que j’en parle, discrète et travailleuse comme je les aime aussi.

— Je comprends pas, dit Frank… Et luce… ? Qu’est-ce qu’elle a à voir là-dedans ?

— Je l’ai aussi désirée… au début… Mais j’ai bien vite compris qu’elle était une amie, pas un objet du désir. J’ai aussi besoin de Justine (désir) que de luce (amitié). Je veux les deux ! Je n’ai jamais eu Justine, sauf à lui lécher le con quand j’avais dix ans. Tous les gamins de dix ans lui léchaient le con à cette époque. Mais les temps ont bien changé… Le vieillissement des rêves est en cours. La réalité en prend un coup.

— Ça arrive à tout le monde de ne pas vouloir vieillir…

— Je m’en fous de vieillir ! C’est elles qui ne doivent pas vieillir. Et elles vieillissent. Je n’y peux rien. Vous non plus vous n’y pouvez rien. Il n’y a que luce pour m’aider.

— Et bien choisissez luce ! Pourquoi me mettre sur la piste de ce Pedro Phile qui me glisse entre les doigts comme un insecte trop véloce pour mes neurones ?

— À cause des filles de dix ans ! J’en ai plus chez moi, à part l’écran plat de mes nuits blanches !

— Alice a un beau cul…

— J’en veux un plus petit… »

Fred montra la dimension avec ses mains.

« Ça n’a pas dix ans, ça ! s’écria Frank en reculant dans un rideau.

— Je régresse… avoua Fred. Il n’est pas loin le temps où je m’en prendrai à des nourrissons. J’ai écrit une histoire dans le genre mais le mec, au lieu de s’arrêter là, dans un berceau, se met à ouvrir des ventres pleins…

— Intéressant…

— Et ça continue ainsi jusqu’à… Mais je ne veux pas déflorer le conte. Vous le lirez dans Histoires sans Histoire. Vous connaissez Histoires sans Histoire. Une sacrée bonne revue pour ceux qui aiment la lecture et ce qu’elle implique de caresses intimes et secrètes. Je m’y connais…

— Et luce… ?

— Oui… luce…

— Que pense-t-elle de ce… cette… ?

— Elle écrit aussi pour Histoires sans Histoire… Vous écrirez un jour pour Histoires sans Histoire. Tout commence et s’achève dans cette sacrée revue. Abonnement gratuit le premier semestre. Ensuite vous remerciez le ciel de payer deux fois plus que pour n’importe quelle autre revue de merde.

— Merci pour le tuyau.

— Trouvez Pedro Phile… Et vous trouverez luce… Il lui a ravi son enfant… Alors vous pensez… Elle le poursuit de sa vindicte… Mais vous n’êtes pas au courtant… Personne ne sait jusqu’où elle a été pour récupérer son môme… Personne ne le saura… Je n’écrirai jamais rien là-dessus… Je le lui ai promis… Et je n’ai qu’une parole : celle que je donne à luce… À personne d’autre… En attendant de mettre ma bite dans le con de Justine… Une obsession je vous dis ! Plusieurs fois par jour ! Cette obsession et l’écran…

— Le cul d’Alice…

— J’ai rien d’autre sous la main…

— Et le con de luce… ? Je l’aime bien, moi, le con de luce…

— Tout le monde l’aime… Mais personne n’y touche à part…

— Pedro Phile… ?

— Que non ! »

Fred se prend la tête dans les mains et la secoue frénétiquement, renversant un verre qui roule sur la table. Frank a du réflexe.

« C’est ce… cet… bafouille Fred dans ses mains.

— Elle a un amant et ça vous fait chier que la meilleure et peut-être même la seule amie…

— La seule…

Pleurs en masse.

J’aime pas les voyages, » dit Fred qui écarte ses mains pour exhiber un sentiment de haine plus que de désespoir.

luce est en voyage, pense Frank en même temps. Elle est en cavale avec un mec que Fred hait de toutes ses forces érectiles.

« Vous savez ce qui vous reste à faire, conclut Fred. Je vous paierai.

— Vous ne m’en voudrez pas si je tente ma chance… ?

— Quelle chance… ?

— Auprès de luce…

— Aucune chance ! Elle est folle de son Arabe…

— Un Arabe… ?

Cri.

— Un terroriste !

— Un djihadiste…

Cri.

— L’Arabie… l’Espagne… Paris…

— Je vais donc voyager ! » s’écrie Frank.

Il jubile et s’angoisse. Il s’angoisse à cause du fric que ça va coûter. Il n’en possède pas le moindre centime. Il le dit :

« J’ai pas un rond, mec… Mon métier de souffleur n’est pas si lucratif… Vous pensez à une subvention… ?

— Je pense à rin ! J’arrive pus à penser ! »

La tête de Fred retourne dans ses mains. Les épaules tressautent. Les larmes coulent entre les doigts. Et tout ça en silence. Un silence qui angoisse Frank. Il regrette d’avoir changé de métier. Et d’en espérer un autre encore plus angoissant. Son existence est construite sur des promesses qu’il ne peut pas tenir. Il se prend la tête lui aussi. Et le barman, depuis son comptoir, jette un œil nostalgique dans le miroir où le con de luce n’apparaît plus depuis qu’elle fricote avec le terrorisme à la mode du temps.

 

 

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