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Sériatim 1 - [in "Seriatim"]
Sériatim 9 (Patrick Cintas)
![]() oOo Dans ou à la surface des choses. Je ne me souviens plus De ce que vous pensiez être Le meilleur pour moi et mon cœur.
Dans la bibliothèque ou dans la cuisine Lisons. Lisons ensemble ce que nous avons lu Avant d’écrire. Le frigo en est plein.
À travers le carreau regardons Ce que la télé nous cache. Nous n’irons pas menacer Les ors de la république. Nous mourrons ensemble incognito.
Ce droit qui n’est pas le nôtre : Droit d’être et de le paraître. Reprenez le verre et parlez La langue dedans et le cœur Ouvert à tous les cœurs.
Ah ! comme la romance est inutile ! Toutes ces rimes qui se perdent Dans la cacophonie des moteurs ! Ici la voix n’est plus la voix. Ne comptez pas les marches !
Comme elle est lente cette descente ! Et comme elle serait longue sans vous !
Le cœur est une façon de parler. Ce n’est que cela, rien de plus. Sous terre l’esprit est à l’étroit. Mais deux en un c’est bien joué !
Marches qui montent vers la ville, descendez !
Je ne vous ai pas tout dit : devant le portail Un poète flashe l’affiche et s’en retourne D’où il vient sans doute / nous échappons Ainsi à toute rencontre dont l’un serait La dupe de l’autre / il faut parler aussi (puisque le débat est ouvert à tous) Des ciels qui descendent eux aussi De leur piédestal / ne ménagez pas vos efforts Ô voyageurs de l’espace et entrez dans Notre atmosphère sans craindre le feu /
Voilà comment tout s’arrête : Dans l’attente / on aurait pu Mourir en guerre / mais c’est Loin le désert / on ne meurt Plus de cette façon si on Est poète sans poésie et Quelquefois même sans poème.
Agissez sur les dispositions de la page. Il est encore temps de soigner La présentation / utilisez le logiciel Que votre disque dur entretient Comme le mac / le plan est le seul Endroit accueillant / votre château Vos mers, vos sirènes, vos durs rochers Où vous laissez l’empreinte de votre Sueur / là-bas on s’attroupe autour D’un message commun à tous les hommes.
« J’ai bien pensé vous rendre visite Mais les voyages ne sont plus possibles À cause de vous / de votre exigence / »
Il n’est pas si mauvais de mourir seul.
Qu’est-ce qui disparaîtra après nous ? Et pourquoi ? Quelles traces avons-nous Laissées ? Un enfant gambade dans l’eau D’un bassin où ma voilure démontre De quelle habileté je me suis rendu Maître / « N’insistez pas ! Je ne viendrai Pas ! » J’ai tellement de choses à vous Dire / Vous ne saurez que la langue.
La pratique de la démocratie suppose Une baisse de la qualité du poème (dans un premier temps qui est le vôtre) Mais il faut s’attendre ensuite À une remontée puis à un dépassement. Voilà ce que nous allons vivre. Je veux bien vous croire Je n’ai jamais voulu rien d’autre Et je suis sincère quand je le dis
La moindre copie dans le journal Me donne une de ces envies D’en retrouver le poème !
Intéressons-nous aux objets purement imaginaires.
Les voici s’adonnant à la cueillette. Petits faux paysans en manches retroussées. L’un fume, l’autre pas. Et c’est pourtant le même personnage. « La campagne est accueillante à souhait. Les panneaux de signalisation sont beaux. Si vous n’avez pas le ciel de votre côté Appelez-le de vos vœux. On ne manque pas de bonnes âmes par ici. Mais ne jouez pas aux ricochets sur la rivière. Sa surface est un miroir Où se regarde le ciel. Vous reviendrez si ça vous plaît. Vous en trouverez toujours les moyens. Et si vous êtes déçus, Allez voir ailleurs Et ne revenez pas ! Mais n’envisageons pas le pire, Car le meilleur est à la portée de votre bourse. Les enfants adorent ça. Et les vieillards aussi. Les chiens les chats Tous les animaux domestiques Aiment retrouver le sens Qui nous a été donné Et que nous avons perdu. »
La propriété nous tue. Ah ! s’il y en avait pour tout le monde… Et si l’homme n’était pas un animal… — dit-il en déchargeant les palettes Tandis que la toile bleue subit les envolées De la tramontane qui ne faiblit pas. Certes il avait l’air bien sympathique. Et je l’étais aussi. Il y avait même des femmes Prêtes à se donner pour un loyer. Mon chien léchait des bottes Qui avaient appartenu à un mort. L’odeur des os le rend fou. Il lècherait n’importe quoi Ayant appartenu à un mort.
Qui n’a pas eu sa part de gâteau ? On ne meurt pas si facilement de faim ici. Pas facile de distinguer le névrosé du psychotique. En tous cas les perversions agissent sur l’esprit. Rien n’est clair / rien n’est là où il devrait se trouver / Même infime l’interstice nous affecte. L’autre est un miroir qui se multiplie / Plus on y réfléchit / surface ou intérieur / Nous n’avons pas accès à l’extérieur du système. Et le miroir se brise comme un poème Qui s’est approché de lui-même.
Que de cris retenus ! Que de douleurs étouffées ! Que d’erreurs pardonnées…
L’homme joue devant l’homme Et l’animal n’applaudit pas. Nous ne saurons rien Car nous mourrons avant.
Quelle fenêtre nous le dira ? Nous avons beau visiter les cimetières, L’inachevé nous étreint. Personnage s’extrayant du marbre. Drame inachevé ou en cours. Comment en savoir plus ?
Virgile retournant à Brindisi pour en finir. À Brindisi ou ailleurs. Mare nostrum ou N’importe quelle étendue d’eau ou d’autre chose. La jarcha se terminait par une éjaculation. Maruxina… le trou dans la cave de sa propre maison. Hésitant entre son érudition et ce qu’il savait De sa propre ville / territoires aux limites Circulaires par définition / comme cette folie Qui s’empara de mon voisin / celui qui Parlait la même langue que moi / nous N’étions même pas amis / sa femme dans le lit
Vous n’aurez rien si vous n’héritez pas : Voilà la seule question / balaie toute question Relative à l’être / vous entrez dans la propriété Parce que le lien est familial / ou alors achetez !
Perversion des codes relatifs au comportement. Ne jamais tourner le dos au flic ni au magistrat. Je reviens en étranger sur ma terre natale. Écrasement sous des tonnes de prétextes. Je ne veux plus jouer avec mon voisin encore Enfant / sa femme au lit avec / on tue pour Moins que ça, mec ! Mais je n’ai jamais tué Personne : alors comment pourrais-je savoir Maintenant que le roman est lu : comment Il eût pris la chose ? Vous savez bien que je ne mens pas.
Cet extérieur n’en est pas un : je touche la surface, Je descends dans le trou, je visite les lieux d’une Profondeur limitée par la nature du sol qui soutient Les piliers de ma maison / mais même le nez à la fenêtre Je ne vais pas plus loin que le rivage : un rocher Me retient / je sais où je suis / pas difficile à Déchiffrer. Je baise sans me soucier du mal. Plongeurs plus ou moins fous à proximité. Nus et turgescents. La race qui est la mienne. Me déchiffrer ne vous coûtera aucun effort. Et vous pouvez m’ouvrir n’importe où : livre :
Charybde et Scylla / municipalité et université : Évitez / lyre, flûte et chant / dit-on / demeurer Le seul capitaine / ne suivez pas la leçon (dit-il)
De ces rhétoriqueurs : ils vont conduiront en Enfer « Mais l’Enfer… enfin… monsieur ! » / il y a Sirènes et sirènes vous devriez le savoir bouchez
Plutôt le trou de votre cul : pédé et prof : ouais Le mot solution vient du mot dissolution / vous Devriez le savoir / suivre le chemin jusqu’à Ithaque
Où vous attend la belle épouse, le chien (autre chien Mythologique) et même un fiston qui a l’expérience De la sodomie passive / videz les lieux et recommencez !
Entre le populaire (apparences) Et le savant (rêve) La réalité / aux antipodes De la poésie / je n’ai rien Trouvé sous cette pierre Qu’un cadavre que la ville A rejeté comme la mer Bannit les coquilles vides.
Multipliant les promenades en rond / ici Selon la corde aux neufs nœuds / figures Nouvelles certes mais figures /sous prétexte De modernité toute la « vieillerie poétique » Revient comme le père un temps dépossédé Du royaume de ses aïeux. Je ne suis pas ce fils ! Toujours le proclamer « haut et fort » / plume Ou nageoire : il écrivait avec et plus tard les siècles En parlaient encore. / Avellaneda toujours caché Peut-être dans le trou que j’ai creusé sous ma maison : trou et non pas tunnel : car : je ne vais nulle part.
Cet effort qui consiste à retrouver la cohérence Alors que le poème s’en passe. Ou comment On fiche en l’air le travail de 50 ans d’existence.
Remplacer la rhétorique par autre chose Comme la science du son s’oppose ou Prétend s’opposer à la résonnance naturelle.
Laissez le La suivre son chemin. Prenez le même sens et écrivez Pour empêcher les autres d’écrire : Le parano prend le slogan au pied De la Lettre / parano ou seulement Con / les schizos sont si rares Que je n’en connais pas un seul !
Bien souvent les charmes de la nature Campagnarde---> masures habitées Par des ratés du voyage : rien n’est Plus beau qu’un arbre parce qu’il Porte sur ses épaules le mystère Des saisons / dessous l’herbe pousse Sans cri ni explications tirées par Les cheveux. Charmes. Arbre autant Qu’alchimie / s’amusant avec le dico Pour se donner des airs de troubadour.
N’être que le sage intermédiaire Qui convoque apparence et rêve Au concert de la réalité. Poème
Sans poésie. Il n’est plus temps Maintenant. Demain n’existera Jamais que dans ta foi en toi-
Même. Cousez, cousettes du signe ! Coupez, pliez, cousez autant que Ça vous chante et si ça ne vous chante
Pas : revenez dans la pierraille des chemins Pour danser sans musique et regarder Sans peinture / Ici, on écrit et ça va.
Le même principe s’applique À tout ouvrage entrepris Avec ou sans raison d’ailleurs. Il faudrait (pour être juste) Retrouver sa fanfarlo et S’en tenir à cette tentative De faire le tour du propriétaire. Mais tout le monde n’a pas Son sartre… et puis il y a L’angoisse souterraine et Toujours vivace. Qu’on ait Un boulot ou qu’on s’en passe.
Ni morale ni esthétique. Mais comment violer La Loi sans passer pour Un fou ou un criminel ?
D’ailleurs : folie et crime ne sont-ils pas des boulots ?
Crasse des trottoirs les soirs de perdition (terme évidemment religieux) / Instances Du texte revisitées au moins une fois Par jour : le soir approche toujours Sur le fil de ces travaux / ne dénaturez Pas l’écriture par la pratique de la Cohérence / à la fin méfiez-vous De la nature humaine de vos travaux.
Sans la beauté le texte est nu : Prêt à l’emploi / si tant est Que le lecteur n’est pas lui-même Un praticien de l’ombre jetée Sur les ensoleillements humains.
Signe : « Je me jette à la baille une ou deux fois par an. Je signe comme je signe et je ne connais pas Ladite angoisse de la page blanche : qui suis-je ? »
Tisser ou coudre selon le vent. Près de la fenêtre offrant Le profil aux passants et Voisins / « Cette proximité Ne vous dérange-t-elle pas ? »
Vivre avec les autres n’est pas mon fort. Mais ne nourrissent-ils pas mes travaux (ici, ce mot est un singulier qui n’a pas de Pluriel car : je ne travaille pas) ? Se pose Alors la question de l’amour / pas autrement Ni en dehors du temps ainsi jeté Par cette même fenêtre sans autre Horizon que leurs regards de portail Enchaîné à la rue. Ces choses qui Leur appartiennent / Ce qu’ils en font Quand je ne suis pas là pour m’en Inquiéter… L’amour n’a pas plus de sens Que la haine / Mais on fait avec…
T’as cette idée et tu forges le métal Selon ce qu’elle impose à ta conduite : Ne rien violer sous peine d’en payer Le prix / ce sont des juges et non pas D’honnêtes et sincères personnes.
Et tu es là / pas ailleurs / vieillissant Et pas le moins du monde aigri / joies Quotidiennes des plaisirs qu’il faut Limiter pour ne pas passer pour Disons : un démon. Ce qui crée (malgré toi) une espèce d’enfer / ne pas appeler ça un enfer Reviendrait à se taire / mort certaine Du lexique en cours de fabrication Sur l’établi de tes jouissances /
Cet effort américain qui consiste À tordre les bras de la modernité Pour la remettre sur le chemin De la sagesse / or il n’y a de moderne Que l’automatisme pur / rien d’autre ! Mais mais mais : tu aimes les charmes Du passé / tu reconnais ta faiblesse / Tu argumentes / et tu perds le fil Qui t’a conduit jusqu’ici / tu « mérites L’enfer » / heureusement pour toi Cet enfer n’est qu’une façon de dire / et tu t’en tires par une pirouette Exécutée sur la place publique Devant un parterre de larbins En tous genres (c’est le cas de le dire) Misère de l’existence conçue (par qui ?) Comme un segment du temps / |
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