Rien sans doute ne s’oppose davantage aux ruines que la littérature.
La puissance du labeur est telle qu’elle fait découvrir ou entrevoir l’immensité de la discipline, les frontières sans limite d’une entité abstraite rendue matérielle ou concrète par les contours de la subjectivité.
Oui, plus un auteur est subjectif, plus il fait avancer la littérature, jusqu’à s’effacer à son profit et ressentir, paradoxalement, l’étendue de l’éternité.
Se produit alors, parfois, un effet de dédoublement, comme dans les oeuvres de Nabokov, Bukowski ou encore Robbe-Grillet, le narrateur emportant avec lui les flancs de l’auteur, ainsi que son esprit, pour se transformer en personnage principal.
En littérature.
Spéculation, sensation, perception ... restitution conceptuelle ... animalité et réflexion se conjuguent, unissent leurs forces pour donner la pleine mesure à la littérature.
Sa puissance illimitée se ressent à travers l’engagement entier, à travers l’investissement total qui assure, en retour, une idée de son caractère illimité. Oui, plus l’auteur avance dans une oeuvre, plus il entrevoit la notion d’infini de la littérature. Cette notion s’accompagne d’une autre qui n’est autre que le silence et son concept. Oui, dans un esthétique paradoxe, la littérature n’est que silence, un silence singulier dont on ne se lasse pas et qui se rapproche de la conscience de la matière, conscience inexistante mais dont la présence y fait songer, une présence démesurée.
Oui, la présence démesurée de la matière, et donc du monde, donne une idée de l’infini littéraire.
Celui-ci se place ainsi ailleurs, ayant procédé à l’ouverture maximale de la conscience.
L’étrangeté du monde atteint son paroxysme, aussitôt annihilée par la littérature qui en repousse toujours les limites. Le monde et son étrangeté sont rejoints par l’eshétique de la littérature. Jusqu’à ce que la fusion s’opère ...