Coussinets et sabots sont dans leurs espaces respectifs, cependant que leurs regards s’observent ou se jaugent.
La course, la mobilité de l’équidé ou encore la condensation émise par ses naseaux, le bondissement du catus qui s’amortit sur le sol, léguant un vestige sonore dont la vocation est de s’inscrire dans la mémoire …
Entre l’animal et moi, entre la vie organique sauvage ou domestique et moi, se déploient les signaux, les sémaphores, se déploient, encore, matières instinctive et affective. Les aller-retour sont fréquents, résultats d’une interaction sous le sceau de la contingence ou de la familiarité.
De la domestication.
L’itération et la surprise ne se quittent jamais dans les mouvements réciproques.
Par le biais de la plume, maintenant, les éléments métaboliques de mon squelette réduisent sans cesse et de manière nouvelle l’écart entre nos deux espaces. L’illusion de la jonction s’opère en toute tranquillité.
La captation de la vie animale par la narration paraît totale. Oui, la plume et son flux narratif agissent tel un scanner dont le dernier faisceau est synonyme de rapprochement intime.
Partiellement seulement, cependant, le bruissement d’ailes du volatile, un rapace en l’occurrence, s’éloignant maintenant du champ narratif et du champ oculaire … tandis que l’instinct du narrateur demeure en éveil, attentif aux moindres mouvements ou sémaphores d’autres espèces.
Scorpionides, pachydermes cornus … félins …
Ongulés …
Ne serait-ce pas ma mémoire, là, au bout du compte, qui affirme son primat ?