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Seriatim 2 - [in "Seriatim"]
Seriatim 2 - Rendez-vous des fées en string autour du berceau (Patrick Cintas)
[E-mail] Article publié le 19 janvier 2020. oOo Et au rendez-vous des fées en string autour du berceau Qui aurait dû voir nos jours revenir de la nuit
Maritxu et Hélène jouant avec des vaguelettes
Oignant leur peau d’écume et de semence d’oursins.
Articulant des violets sur le rocher quelquefois
Elles donnaient des leçons aux petites sorcières.
Quel bouc laissait pendre sa queue rose et molle
« Le meilleur père » et pourtant il s’adonnait à « ça ».
Au large les barques noires revenaient à la rame, Entendant le grincement des taquets et le bruit De la houle contre la coque : pas un chant ici-bas.
« Imitez-moi oh comédiens exemplaires ! » Redonnez Le même sens aux choses qui se sont perdues À l’approche du jour en mer « Figez la partenaire ! »
Corps nus comme extraits de la terre et non pas De l’eau : l’errement est le même : des cantabriques D’or sur le moindre tintement de cloches en l’air.
Quel âge nous prit à la gorge ? Le nôtre n’existait Point encore : enfourchant ces vieux ou anciens Canassons du passé : déclament alors des vers
Composés pour plaire aux propriétaires « Race digne De figurer au fronton » / jupettes soulevées par le geste. Riches à la raquette et les autres à main nue : voici
Le fils de l’homme et sa sœur : promenant leur savoir En laisse comme l’a dit papa : comme l’a voulu maman. Il n’y a pas de roman : il n’y a que des personnages.
Au crincrin des valises sur le quai où l’Europe double Encore sa mise : des filles voulaient plaire et plaisaient. De quel shoot nourriras-tu tes moments de liberté
« Je n’en sais pas plus que toi sur le sujet : écrire Des romans est un passe-temps qui vaut la chanson. Mais la poésie ne se donne pas aussi clairement… »
Disais-tu. Quel décor qui ne servira pas la comédie Clairement entrait en scène avec des voix inconnues ? Un canard s’agitait en grimaçant dans l’effort : chier.
Pourquoi aller plus loin que ce qui se donne en prime ? Chaque nuit est un tour de vis : au milieu de l’existence La barque chavire du côté du plongeon : « À toi le tour ! »
Grisaille d’un jour d’été après une matinée de sommaires Éclaircies : la méridienne municipale réduite à son ombre. Passant, ne descends pas de ta colline couverte de sapins.
Quel âge pourtant nous accompagnait en donneur de leçons ? S’agissait-il de posséder ou de rechercher la douceur ? Qui remplissait nos verres sinon ce serviteur en phase
Dans l’impératif soyons il y a le mot soie et ses nuits. « Je ne cherche plus : je n’ai rien trouvé, mais on m’a Donné : ces spots de bonheur et de retrouvailles Après tant de temps passé loin du foyer :
Sur le terrain vague entre mer et montagnes jouant Mieux que les autres à la balle et à la cruauté / fils Et fille à la fois : « N’est-ce pas ce que tu voulais ? »
Ces alains qui s’expriment avec clarté et composition : La pratique de l’hypothèse vole en éclat. Amants de L’enfance à peine éclose : Quel père donne à sa fille
Au balcon les femmes mûres attendent l’automne. Coudes gras sur la balustrade décolorée : cheveux En ombre sur la peinture qui s’écaille depuis longtemps.
Entre le bonheur des spots et les désastres du document : Qui a peur ? Qui a froid ? Qui s’interroge sans avaler le sel ? Rien n’est plus simple et pourtant le passant le complique,
Des camions qui sentaient la moisissure des fruits. Des trains À odeur de pieds et d’acides. Des parisiens sur la plage. Bleu D’un ciel qui reçoit les messages. À l’église les fleurs coupées.
Qui croira que nous sommes venus pour succéder puisque Nous ne possédons rien ? « Juste bon à recommencer avec Les mêmes outils et un peu plus de technologie ! » Races !
Quel homme ne ressent pas du plaisir à assister,
À la douleur de son ennemi enfin vaincu ? Mais : Est-ce bien pour toujours… ? Car nous ne durons pas Aussi longtemps / ici : ces alains qui raisonnent juste Quel que soit le sujet de leur leçon de choses.
Ces bibliques sons au fil du vent et des marées, Paroles d’hommes rompus à l’exercice du conseil. Les nations se nourrissent de ces exhortations. Pages de vent et d’âge : détails de couleur Et d’appartenance au milieu traversé : objets Et petits animaux véridiques : une compagne En sourdine, ses pas entre les meubles quotidiens, Utile et sans particularités : l’homme se sent Écouté : il recommence chaque matin comme si Sa pensée ne connaissait pas le pays : noire Comme l’ébène de ses forêts : ni belle ni Exemplaire : saignant au bon moment : race Vaincue par le sang : quel enfant peut naître De cette conquête lointaine ? Et pour quel Avenir sans elle ? J’aime la rascasse et la raie, Le lamparo interdit et le père de mes amis. Des lunes sous la Lune et des heures sous le soleil ! Qui partage la cigarette volée et le fond de bouteille ? Dressant les queues devant des filles interdites. Giclant sur le ciment des terrasses désertées En hiver : qui sommes-nous si Dieu n’existe pas ? Qui existe si nous ne sommes pas seuls ? Zembla Nu dans les arbres : ou Jésus : quelle importance Si tout ceci n’est qu’une question de rapport De force :
Autant acheter sur la plaza : ces coquillages Arrachés à la mer au prix qu’il faut payer Si c’est vivre qu’on veut / ou rechercher La mort dans un combat au cœur du désert Ou parmi les habitants de la forêt vierge.
Autant arriver après l’arrosage des sols, Dalles dans les allées, saluant le commis Et la préposée à l’étripage : sacrifice ou Anéantissement : des écailles partout Et ce sang où pataugent des chats. « Je viens chaque vendredi car, ô frère Ennemi, c’est le jour du poisson » Miaou !
Jour des jours. On s’y habitue et j’en connais Qui sont prêts à se battre pour qu’on y tienne ! J’aime le harpon et la ligne : mes semelles Translucides : mes muscles en formation : Mes résolutions chez le marchand de chasse Et de pêche : ces nœuds qui hiérarchisent.
Soupes et ragoûts. Feux des quais peuplés De femmes qui n’attendent plus mais se Préparent déjà à attendre encore : ah mince ! C’est la vie ! Que veux-tu… ? On vieillit nous Aussi : malgré la substance de nos récits : Oublier ou ne pas oublier, telle est la question.
« Tu verras… » Les pieds dans l’eau de l’escalier Qui atteint la surface : « Quelle est cette ville (ou cette île) dont tu reviens ô bien aimé ? » Au lieu de dire : « Je ne t’attendais plus » / Des enfants alentour : les siens et ceux des autres. Il reconnaît à peu près toutes les femmes : « L’enfance n’est plus ce qu’elle était ! » Se Mentir à soi-même avant de repartir pour Le même voyage que seule la mer peut changer En enfer ou en raison de se laisser aller à jouir Loin du foyer et de l’âge : « Tu connaîtras bien Des choses, tu verras… Ce que l’homme connaît Et que la femme rejoue sans cesse sur le tapis De l’enfance et de sa fin au doux duvet » Race Perdue d’avance, mais « Je suis tellement Heureux de vous avoir rencontrée, baisée, Trompée, oubliée ! » Nous ne nous aimons pas
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