|
|
Navigation | ||
Seriatim 2 - [in "Seriatim"]
Seriatim 2 - Comment il en vient à évoquer le fleuve (Patrick Cintas)
[E-mail] Article publié le 20 septembre 2020. oOo Comment il en vient à évoquer le fleuve / courte coulée entre les pays ennemis Depuis toujours / la baie précède l’estuaire Et la montagne s’achève de l’autre côté En cap / mer des premiers voyages plus loin Que les marées basses / comment ayant lu Qu’un chat est un chat et une grande idée Le meilleur de la pensée, il trouve les mots En recevant 5 sur 5 les signaux de l’enfance Et de ses détracteurs couverts de gloire Et de simulacres / « c’est pourtant simple » Grinçant comme poulie des pignons pendant Que l’émigré soumet sa famille à ses choix /
« qu’est-ce qu’on fait de la canaille ? » Les habitants des greniers et des caves. Les vacanciers du Ricard et de l’adultère. Ces gosses qu’on arrose et qu’on engraisse. Les jouets des placards, les séries de l’écran Et des officines sociales. « c’était simple
Les îles du fleuve au baratin de leurs perroquets. Rives des gardiens et des fuyards / des noyés Descendus de la montagne par le lit soudain Contrarié par la marée montante / la Lune
« tu n’aimeras jamais nos filles » Jamais sauf à les violer en marge Des fêtes populaires données par Des fous / « rien ne vaut la rime et ses chansons » / un sable hérissé D’aiguilles hypodermiques et borné Par le mycélium des capotes / Mercier Du clodo des bunkers / voit passer Quelqu’un qui prend des notes Dans son rouge carnet et le hèle.
« la guerre / notre guerre / la tienne si tu cesses de compliquer / la gloire et nos phylactères dorés / ces noms dont le tien / il suffit de répéter après
Le fleuve jamais immobile / nourri De montagnes et de ciels / embarcation Sommaire des automnes / bonhommes D’herbe sans visages mais nommés / « sais-tu de quoi tu parles quand tu parles de nous ? » / le chat chat et l’idée noire des isolements au lit / nécessairement ces nuits sans eux / proximité à la fois menaçante Et lénitive / dehors le fleuve partage Ses rives avec la possession du sol / vase des lombrics que le poisson N’a pas trouvé / le poète moralise Les alentours de sa maison et boit Sec au pavillon des expositions / « comment c’est ? » / personne À part les perroquets d’une île Que le feuillage dissimule comme Le vers invite à visiter les fenêtres De la rue / « quels sont ces vers qui coulent de source ? ces désirs simplement exprimés parce que rien n’est plus simple que ce que nous désirons »
« sans nom tu ne meurs pas or si tu veux être tu meurs »
Le fleuve créé de toutes pièces et ses vracs de déchets. Poupées toujours nues et rayons de bicyclette rouillés. Cloué ces figures de la vieillesse sur le volet retrouvé.
Ne se cache que l’animal Mais le minerai n’a pas de sens. Pas plus que l’inaccessible / Perroquets des îles fluviales Comme l’or du temps gagné Par l’exercice du pouvoir.
D’ailleurs souvent que j’y vais Chez le voisin et la voisine. J’ai des habitudes moi aussi. *** « ne répondez pas à la question » *** Le fleuve en moi Et sa montagne. *** « ceci est un poisson » *** Voici la maison et son jardin. Le portail et les grilles, le puits. Les soles et leurs herbes folles. Nous avons habité ici, elle et moi. Île aux perroquets entre deux rives. Mangez sur l’herbe entre les arbres. Licence IV en héritage / des messes Pour les morts / ô fientes des toitures ! Le fleuve était en moi et tu le savais. Quel poète descendait de la route Pour s’abreuver avec le bétail ? J’en ai connu un mais pas deux comme toi. Traces des feux de joie sur la pierre en rond. Qui philosophe la main posée sur l’objet ? Dehors est le reflet du dedans : et une fois Dehors, ne pas perdre la clé de cette tragédie. Sous les pieds le lombric ne pense qu’à baiser. Le profil d’une barque se donne à son reflet. Nous aurons deux perroquets sur le perchoir.
Descends la poubelle. Tout le monde la descend Avant de se mettre au lit. Remonte la poubelle. Tout le monde remonte Avec sa poubelle vide.
« j’ai connu plus simple » « je sais pas comment tu fais » « pas envie d’essayer, non » Paroles dans les murs. Limitons-nous à entendre. Un chat n’est rien d’autre. Le fleuve le dit, sa république. Puis le lit devient si étroit Qu’il est possible de l’emprunter Jusqu’à atteindre la source Et quelquefois même la raison.
Là, sur le trottoir, tirant sur sa clope Comme si Cuba existait en lui. Cuisses des tuiles et salive des cendres. « faut attendre que ça redevienne simple » Quelquefois le vent, la pluie, les épaves Encore témoins, les revenants avec chance Ou sans, et tout se complique
|
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |