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Stéphane Audran
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 Article publié le 22 novembre 2020.

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C’est l’archétype d’un regard facial transparent.

Comme absolu.

Si le visage est la partie la plus intime du squelette, elle l’est davantage encore chez Stéphane Audran dont la silhouette, si féminine, en est le délicieux et silencieux prolongement.
L’étrangeté de son prénom, paradoxalement antinomique avec la moindre ambiguïté, s’associe esthétiquement avec la phonétique d’un nom ouvert, qui résonne encore et longtemps après sa diction.
Au-delà du hiératisme, au-delà de l’austérité, apparaît une singulière élégance dont il est impossible de se lasser, à l’image de ces tableaux de grands maîtres ou de ces clichés de grands capteurs d’images, à partir desquels il est possible de demeurer statique, tandis que l’oeil agit sur le sujet, sur l’icône.
A l’intérieur de l’iris semble s’étendre la perspective, évoquant une grande distance pour ne pas dire un incommensurable détachement qui assure un aspect délavé au visage.
Oui, un visage délavé...
Dont la sobriété racée semble venir de l’Orient proche, du pays des pyramides pour ne pas le citer, où la rigueur des apparences, parfois, se confond avec celle de l’architecture.
Le visage de Stéphane Audran offre un hermétisme ouvert qui irradie le plan, absorbe le silence pour le régénérer et le rendre palpable, ontologique.
Implacable beauté n’ayant nul besoin d’opérer des gestes marqués, mais simplement de se mouvoir dans le plan, guidée par ses yeux bleu serpent.
Le Boucher est désarçonné devant tant de fatalité. Elle semble le destin de tout homme ambitieux ou aventureux qui tôt ou tard se brisera contre lui, tel un verre de cristal offrant sa pulpe au sol, dans un fracas net et sonore, les multiples fragments se disséminant partout à la surface du plan.
Ses yeux de silex sont-ils empreints de mélancolie ? Ou d’un perpétuel maintien hautain sans le vouloir ? Comme si elle était sûre de son destin ?
Véritable muse de la caméra, de l’objectif avec qui elle joue et dont elle se joue, évoquant un exhibitionnisme latent.
Entre le monde et son visage, c’est un écran ou rideau, c’est encore un champ magnétique, matérialités suprêmes, peut-être, de son aura...

 

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