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Article publié le 17 janvier 2021. oOo Je lampe le bouché du cru Pas très regardant sur la graille A lamuraille J’y crache épais j’y pisse dru J’y dégobille mes entrailles A la muraille
Des cheveux et des ongles crûs De la grosse voix qui s’éraille A la muraille La ronde rompt mon air intrus Et ma vielle à roue qui déraille A la muraille
Je suis ce métrique bourru Qui brocarde qui brait qui braille A la muraille Dans le chant de mes disparus La Liberté s’y dépoitraille A la muraille
J’ai jadis été très couru De ces muses qui là me raillent A la muraille Je ne suis plus qu’un malotru Un gueusard gueusant sa mitraille A la muraille
Mon cœur mon pauvre cœur féru D’amour de moins en moins ferraille A la muraille Je songe aux fois où je mourus Aux fois où la troupe tiraille A la muraille
Je laisse tout ce que j’ai cru Et les frais de mes funérailles A lamuraille Qu’on m’y enterre nu et cru Et que mille oiseaux noirs coraillent A la muraille A la muraille
Robert VITTON, 2015 |
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