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Article publié le 18 avril 2021. oOo Cri d’herbes et d’alizés, cri d’oie menée au capitole des gaveurs sans foi cri de feuille assignée, cri de buse à la joue de la jument de l’air, cri de l’aube débile et cri dans l’éruption d’amour lavant les draps
Et l’oreille attentive à ce cri laps crispé à l’idée d’avant-cri s’ouvre livrant la mer avec le sel des larmes ses armes de joie.
Cri des loutres orphiques prises dans la lyre cri majeur cri debout cri magna de la boue
cri serpent s’immisçant jusqu’à l’enfer des mots pour ramener à lui sa morsure fantôme vue de dos : sa vie
oOo
Foi en soi foi en moi en des flopées de fois pour mieux se raviser, s’éluder en scorpion, en des rafiots de creux dont faire des clochers ;
en routes encombrées de soi microscopiques aux yeux bridés d’extase ;
en élaborations d’autres hennissements de cavales en rut.
Et foi en la foi nue comme les dents du tigre neigeuses de faim et foi en la non-foi qui nous geôle à la vie, nous abreuve à la soif, aux calories du vide ;
aux yeux vairons des mares où les possibles font des reflets de reprises, déclouant le ciel de sa croix, lui ôtant son pagne, sournoisé en page hospitalière,
afin de délivrer la lance tuniquée des nerfs transhumancés vers la tonte amnésique qui les ange à vif.
oOo
Où les feuilles s’avisent de dompter l’été face au moulin du nombre, le temps se tatoue de menhirs nouveaux nés. Pas d’esclandre sans os crie la moelle aux vautours pas de fumée sans yeux pas de pas sans pavés
Le sol dérobe un corps qui se nomme l’espace qui devient un corps dans son prolongement qui s’allonge et se perd dans le débordement
dans son débordement inondant son espace
à vau l’eau dans la soif des feuilles de l’été.
oOo
Les pierres sont plus nues dans la fronde, à la pointe des seins affermis par la paume et les tessons du lit ;
le pont est un désastre prescrit par les eaux truismes de truelles et moellons de pas sous les hautes racines du brouillard ;
les oiseaux font mûrir le vol du panneau stop qui marque la vitesse et le heurtoir du lieu où les ronces s’activent dans l’hilarité des lentes pourritures ;
et à court d’évidences s’effare celui qui remonte l’impasse de ses avancées aux arbres trop exacts.
oOo
(à Cy Twombly)
Coulures en goguette jusqu’à ce bord toujours nouveau après leur chute
un autre bord et son débord à essuyer avec un linge comme celui de véronique
et le tableau peint est toujours le fruit meurtri d’une écorchure une luxure qui attire
un mutique delta libertin d’épineuses nues comme des mouches
qui vanne et disperse à tous vents délités ses abattoirs de sens
oOo
Dagues des eaux ouvrantes où s’écoulent les plaies du soleil ;
se transforment en bave ton œil de voyage et ton fourreau de trait ;
rivière pour qui l’écrit noie la vague et la transforme en rame et lamelles de voix chevillées à la jambe qui baigne d’écume fugueuse beauté ;
le réservoir des ailes longe le rivage et la sueur des falaises
au dos des suicidés de l’air décramponné à l’aine du soleil.
oOo
Anathème de la main sur la chair en posture d’émettre les plaintes goulues de ses folles débâcles,
et dépliement des pierres sous la mousse fraîche et les inadvertances des tressaillements granitiques des vents,
en passades d’eaux lentes s’écoule la suie d’un feu qui s’est repris à l’écho d’un visage
heurtoir d’infini
oOo
Impossible la voûte nue, son odeur éperdue de croisière à main nue sent la houle des mots qui rendent gorge à sang, dont s’envoûte le vent ;
le torse de la cendre bombe le feu blanc du triste silenciaire de la boue gravie, commensale vasière en sous-jacentes noces,
et en mordant la cuisse de la pensée basse, où floque le saccage qu’est la dent de rien que déchausse le pur ressentiment du sexe
feu à reculons.
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