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Article publié le 9 mai 2021. oOo le pont de Clichy s’étire sur le printemps et les mille embûches pour en profiter sont devenues ces vieux hangars de l’habitude « nous nous promenions le long du parapet il y a… » des voitures klaxonnent le glas du flâneur le fleuve s’oublie sous lui comme un vieillard les téléphones parlent au fer des piliers qui s’enfoncent noircis par le trafic obscur et son voile de marchandises sans repos comme des aulnes sombres dans un marécage « alors que deviens-tu depuis ton mariage -avec dis-moi son nom ? Ici c’est une foule -et on a mis des fleurs le long du parapet -on dirait en hommage à la Déesse Seine »
on voit les bateaux noirs de la nécessité flottersur ses acquêts : L’âme des cargaisons lourdes et les odeurs fluviales de mollets sur le pavé du jour pèsent la canicule -« faudrait pas circuler avec la pollution » dit une voix enluminée comme un oiseau des îles -« on séchera sur pied mon ange sur ce pont qui noue son tablier autour de nos amours qui font le pied de grue ». Des voix qui font le deuil sillonnent la ferveur de la chaussée sonore que traversent les gens comme on purge une peine frustrés de l’oracle qu’ils ont en pensée dans l’autobus qui laisse son sourire en boite s’en vont les personnes vers leurs reniements
sur le pont on perçoit la vitalité du destin quand il est à son comble de s’embouteiller sous la méditation du ciel son dais feutré de syllabe unique comme un brin de paille bottelée serrée. Le pont est la traduction de la Seine en passage donc en transactions métaphoriques constituant le lieu de la parole la prose qui simplifie le courant tumultueux du fleuve vu d’en haut du béton de ses pas produit par le commerce incessant qui l’exploite le trop-plein de dégorgement de l’heur’ de pointe rythme un gris de filet qui pêche en insomnie les quais faramineux d’un tas fumeux de rêves qui vont à vau l’eau avec les détritus
le pont de Clichy enjambe nos plus chers noyés que s’en est triste et à la fois un charme de plus sans ressac mais un courant sans faille et solide sans pleur. Un parapet fleuri par la municipalité en campagne de frais toute l’année fleurit la couleur gris-canon de la Seine depuis pour nous ménopausée qu’on ne peut que ferler les voiles des adieux se pencher sur le fleuve aduste et évasé de petits papiers bleus et gras dans le regard où s’étirent les membres de Pocahontas de la Seine affublée des mauves de la peine ce tic exotique. On a son pont à soi où on danse le pas du diable et tout son frai
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