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Article publié le 20 mars 2022. oOo Besançon, Quartier Saint Claude, 13 rue de Trey, été 1962 Tu as quatre ans bien sonnés, la vie te sourit encore
A portée de regard de ta mère vigilante, Dans la vacance
Idées s’effilochent plus vite qu’un mince filet nuageux Dans le ciel d’été
Les tenailles du ciel n’ont pas eu le temps De le tenir dans leurs mâchoires d’azur
Agnelet d’un jour disperse sa blancheur Sous les yeux de l’enfant qui a levé les yeux au ciel
Le temps de souffler entre deux coups de bêche Dans la terre de son jardin entouré de hauts murs
La glèbe y est ferreuse à souhait, recèle douilles rouillées Eclatsd’obus, vieilles clefs et autres objets méconnaissables
Ce jardin fut bel et bien le lieu d’un combat acharné Un obus est venu se ficher dans le grand cerisier qui a survécu
Ton père en ta compagnie en extrait les restes rouillés Le cerisier ne saigne plus, blessure grande ouverte
Recouverte depuis tout ce temps par une jeune écorce Elle a treize ans à peine, et toi qui vois cela
Songe au peu de temps passé depuis que les combats ont cessé Toutes armes déposées, tu vis désormais dans une paix retrouvée
Pour combien de temps encore ?
Jean-Michel Guyot 15 mars 2022 |
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