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Article publié le 24 avril 2022. oOo On prend des vers de terre il vaut mieux qu’ils soient gros grands gras : pour les couper en morceaux et les écraser dans la dînette c’est plus commode mais on peut aussi faire une soupe de bonne qualité avec des bébés vers de terre ou des vers de terre nains c’est seulement plus difficile à touiller. On prend du sable ou à défaut de la terre très fine :si elle n’est pas assez fine on la passe au tamis de la passoire à thé par exemple. On prend de l’eau ou bien on crache : à plusieurs c’est mieux parce que ça fait comme une fondue. Après on touille on écrase on remue dans un sens et puis dans l’autre on fait chauffer sur des pierres qu’on a disposées en foyer on fait des gestes avec les mains pour montrer que c’est très chaud que ça brûle on le crie ! A ce moment on goûte la soupe aux vers de terre en se passant la dînette –ou la boîte de conserve si on n’a pas de dînette : une petite cuillère est utile mais on peut faire comme si avec une brindille ou un caillou ou encore un trombone à papier. Les plus gourmands font : hum j’en reprendrais bien un peu mais à la fin le sang coagule et mélangé au sable blond ça fait sale alors on fait semblant de vomir c’est le meilleur moment. (On peut aussi appeler cette recette : Rwanda-sup ou bortsch à la tchétchène ou consommé à la taliban ou soupe aux lentilles syriennes, ou potage à la DAESH, etc. et même aujourd’hui : bortsch ukrainien à la Poutine… !) (In : ROLAND NADAUS « Un cadastre d’enfance », éd. Henry)
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