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Manducation - modèle urbain
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 Article publié le 22 mai 2022.

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Tandis que le disque poursuit sa trajectoire hivernale, se dirigeant sans hâte c’est-à-dire lentement vers la transition vespérale, se disjoignent une fois de plus – à la suite d’une fréquence sans nombre – les rectangles latéraux de la baie vitrée, autorisant l’insertion d’un squelette féminin urbain, profondément urbain, dont l’hermétisme du regard traversé par le Narrateur s’ouvre quelque peu, la rectitude de sa démarche bientôt arrivée à destination étant recouverte d’un imperméable.

 La série géométrique change, maintenant, le croisement de ses jambes vêtues d’un tissu noir affirmant sa statique sur un rectangle ferme, la multiplication des carrés accueillant les contenants blancs se dessinant devant elle et d’abord ses segments supérieurs dont les longues phalanges, désormais, s’échinent à retirer le coupe-vent, faisant gicler les formes certaines d’une gorge de laine habillée, torsadée pour être complet.

 C’est l’Orient qui s’installe, là.

 La couleur ocre, le reflet ocre séjourne sur une peau mate et tendue de jeune femme et de jeune maman, cependant que l’énergie de son sexe se répand en toute immatérialité, faisant le siège de l’espace.

 La nuit est à l’intérieur d’une masse capillaire regroupée, ainsi que dans le regard, surmonté de deux virgules noires, elles aussi.

 Devant une architecture faciale aussi simple que souveraine, divers aliments attendent d’être déglutis. Les mouvements préhensiles sont précis et lents, ce sont désormais des protéines qui sont ingérées par d’autres protéines, dans une sensuelle mise en abyme rythmée par l’oeuvre des maxillaires.

 L’Empire perse et sa double allitération apparaissent en soubassement, la géographie comme sans fin de nombre d’équidés qui martèlent et martèlent encore le sol, marquant leur territoire et s’enivrant d’autant d’espace. La circonférence blanche maintenant est vide, le métabolisme du squelette étant entièrement sollicité, chaque organe entrant en fonction et donc, en interconnexion.

 L’Empire perse qui s’arrime à la terre demeure rivé au sol...

 Jusqu’à ce que le squelette et l’épaisseur de son silence – hiératique à l’extrême – ne se remettent en mouvement, quittant les lieux dans un cliquetis évanescent.

 Immuable disjonction de l’établissement, ouverture et fermeture de la berline...

 Puis, dans l’espace domestique, dans la domus orientale, à nouveau le cliquetis qui se dirige vers les latrines, afin de poser les jarrets un instant, un court instant, le temps d’une nécessaire mixtion.

 Le jet d’urine, dru, se déverse le long des parois blanches en céramique tandis que le bassin demeure campé sur la matière oblongue et que la toison, noire comme la nuit, s’égoutte une dernière fois... dans l’opacité de la nuit.

 

 

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