la carcasse d’un ange tombé
du ciel envenime tes retours
à la maison qui t’a vu naître
par terre on saisit les traces
de l’été qui eut certaine importance
au moment de s’expliquer
sur les raisons de la chasser
vents et marées d’automne
quand ce cadavre d’un autre temps
tomba du ciel avec un cri de saison
tomba au beau milieu d’un repas
le vin n’avait pas encore coulé
une heure après cet évènement
on était sur la route avec les autres
quelque peu médusés par cette mort
qui n’arrivait pas sans la perspective
d’autres morts du même acabit
une descente occupa notre esprit
puis la ville s’annonça par une tragédie
qui retint notre attention
pendant plus d’une heure passée
à commenter la douleur de la victime
la nuit enfin arriva à l’heure prévue
et dans l’accoutrement habituel
seau à glace et pinces de crabe
une nappe étirait le blanc vers elle
le rideau scia l’ombre d’une colonnade
où allez-vous ensuite dit notre hôte
nous l’ignorions encore mais ensuite
la voiture cahota entre les pins
et le soleil apparut à la fenêtre
comme si rien ne s’était passé
le corps dont nous avions parlé
gisait toujours dans le jardin
de nos agapes et lorsque nous
fermions les yeux une douleur
envahissait nos cœurs d’autres
manifestations du mal fait
ici et là à l’aventure du rêve
et de ce qu’on pouvait en dire
avec les moyens du bord :
« qui êtes-vous que voulez-vous
qui vous a dit que je suis elle
et qui est-elle quand tu n’es plus
que ce beau mort qui fait la nique
aux principes de la bonne poésie »
trois jours après nous étions encore
réunis sous les pins parasol
pour fêter une autre raison
de survivre à l’ennui
nous parlâmes longtemps
au-delà de la nuit
de ce qu’elle avait été
----------- à nos yeux
mais il n’y eut pas une voix
pour dénoncer l’attente
pas un son ne sortit
de cette bouche qui avait
tant parlé cette nuit-là
nous attendions le mal
étreignant les mains
qui se tendaient pour
-------- nous secourir
adolescence et mort
comme l’art et la mort
feuille qu’on déchire
parce que rien n’est écrit
qui vaille la peine
----------------- d’être entendu
....................................................................................................
jamais vous ne me convaincrez
-------imaginez mon ascension oblique
-------au-dessus de vos murs de terre
-------------et de vos femmes qui n’en croient pas
--------------------------leurs yeux dorés à l’or vif
--------------------------des cimetières historiques