"Tais-toi et sauce !" dans Masse critique nº 8 par Catherine Andrieu
Ce texte est une matière vivante, un tumulte langagier où se mêlent mémoire collective et subjectivité exacerbée. Il explore la langue comme un espace de résistance et de transmission, un lieu où l’identité se façonne à travers les mots, les saveurs et les rythmes. L’écriture y est torrentielle, presque incantatoire, évoquant une mémoire à la fois intime et universelle, où le passé se fond dans le présent par le biais de la parole.
On pourrait dire qu’il s’agit d’un texte performatif, où la langue n’est pas seulement un outil de communication mais une matière en mouvement, une force qui façonne le réel. L’auteur engage un dialogue constant avec la tradition populaire et érudite, oscillant entre oralité et textualité, entre argot et références littéraires. Ce brassage crée une dynamique où le langage devient un flux, un corps vivant qui absorbe et restitue l’histoire sous une forme fragmentée, polyphonique.
L’un des aspects les plus fascinants de cette écriture est son rapport au temps. Le texte n’obéit pas à une linéarité narrative classique mais fonctionne par superposition de strates temporelles, où se croisent souvenirs familiaux, références historiques et éclats de vie quotidienne. Cette temporalité éclatée renforce l’idée que l’identité est toujours en construction, qu’elle ne repose pas sur une continuité fixe mais sur un enchevêtrement de voix et d’expériences.
Il y a également une réflexion sous-jacente sur la matérialité du langage. Les mots sont ici envisagés comme des objets sensoriels, presque physiques : ils ont une texture, un goût, une résonance qui dépasse leur signification première. Cette manière d’écrire fait du texte un territoire à explorer, un espace où chaque phrase est une variation sur un même motif : celui de la parole comme lieu de mémoire, comme héritage mouvant et jamais figé.
En somme, ce texte est une célébration du langage dans ce qu’il a de plus incarné, de plus vibrant. Il s’agit moins d’un récit que d’une traversée, d’une immersion dans un univers où le sens se construit à travers le rythme, la densité des images et la force évocatrice des mots. C’est une langue qui ne décrit pas mais qui agit, qui façonne, qui recrée un monde à son image – un monde où la parole, loin d’être un simple outil, devient une expérience en soi.
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Ce texte est une matière vivante, un tumulte langagier où se mêlent mémoire collective et subjectivité exacerbée. Il explore la langue comme un espace de résistance et de transmission, un lieu où l’identité se façonne à travers les mots, les saveurs et les rythmes. L’écriture y est torrentielle, presque incantatoire, évoquant une mémoire à la fois intime et universelle, où le passé se fond dans le présent par le biais de la parole.
On pourrait dire qu’il s’agit d’un texte performatif, où la langue n’est pas seulement un outil de communication mais une matière en mouvement, une force qui façonne le réel. L’auteur engage un dialogue constant avec la tradition populaire et érudite, oscillant entre oralité et textualité, entre argot et références littéraires. Ce brassage crée une dynamique où le langage devient un flux, un corps vivant qui absorbe et restitue l’histoire sous une forme fragmentée, polyphonique.
L’un des aspects les plus fascinants de cette écriture est son rapport au temps. Le texte n’obéit pas à une linéarité narrative classique mais fonctionne par superposition de strates temporelles, où se croisent souvenirs familiaux, références historiques et éclats de vie quotidienne. Cette temporalité éclatée renforce l’idée que l’identité est toujours en construction, qu’elle ne repose pas sur une continuité fixe mais sur un enchevêtrement de voix et d’expériences.
Il y a également une réflexion sous-jacente sur la matérialité du langage. Les mots sont ici envisagés comme des objets sensoriels, presque physiques : ils ont une texture, un goût, une résonance qui dépasse leur signification première. Cette manière d’écrire fait du texte un territoire à explorer, un espace où chaque phrase est une variation sur un même motif : celui de la parole comme lieu de mémoire, comme héritage mouvant et jamais figé.
En somme, ce texte est une célébration du langage dans ce qu’il a de plus incarné, de plus vibrant. Il s’agit moins d’un récit que d’une traversée, d’une immersion dans un univers où le sens se construit à travers le rythme, la densité des images et la force évocatrice des mots. C’est une langue qui ne décrit pas mais qui agit, qui façonne, qui recrée un monde à son image – un monde où la parole, loin d’être un simple outil, devient une expérience en soi.