T’es à côté de la plaque ? Va te faire immatriculer dans ta province ! Tu fuis dans le rétro, à présent ? Ça clignote, ça bave, les néons. Kaput ! T’es capot. Jeunesse ! Jeunesse, t’as pas de pot ! De pot au noir, de pot au rose ! Des pots cassés… Des pots-pourris… Tu fais pot-bouille avec qui, mon pote ? T’as de quoi régler ? Je me débrouille. Ça gaze, alors ? Comme entre 14 et 18. Un coup dans mon aile déplumée, un coup dans ma gueule de proue. Le vent en poupe ? Tu te figures quoi ? Entre le zist et le zeste ? Je citronne ! Un coup dans le zig, un coup dans le zag. Un bésigue à deux. Moi contre mézigue. Je gagne et je perds à tous les coups. C’est ça ou je me dézingue. Ah, zut… Zut, zut, zut… Zut à tout ! Zut à tous ! Dans les brindezingues, Louis et ma poire, conversent comme deux lazaroni, comme deuxzani en foire pleins de déboires. Tu connais Louis ? Louis… Le combien ? Louis de Gonzague, le patron de la jeunesse, des étudiants ! Les feux grégeois, les feux de joie… Nous sortions de nos gonds, de nos gongs ! L’âge… Ingrat ? Goutteux ? Graveleux ? Je bourgeonne. Les mois de nourrice, peineux, t’en fais quoi ? Ça biche, dis ? Je reluque les grimbiches de la haute, du gratin dans leurs harnais dispendieux. Le costard-trois-pièces—cravate-attaché-case se page sans pyjama. La fève du samedi soir. Mets le réveille-matin à sonner. Mon réveil-radio Jazz ! Le réveil en fanfare… Je dégringole l’escalier dérobé. Tu sors sans ta muse ? Tu sors sans ta musette ? Ta bonne bonniche aux beaux nichons ? Le tablier…. Le plumeau… Le balai… Serpillère, serviette, paille de fer… C’est vendredi, le jour de Vénus et de la morue, mécano ! Je vais aux roulures. Entre deux écartèlements, entre deux incartades, mes girls me vident leur sac. T’en veux des vaporisateurs, des carnets de bal, des mouchoirs de Cholet, des bas de rechange, des billets doux, des porte-cibiche, des tamponnoirs, des redingotes d’Angleterre, des bonnets d’Eros, des clefs, des économies de bouts de ficelle, des porte-bonheurs, des médailles de la Vierge Marie… T’as du feu ? J’ai toujours sur moi, dans ma vareuse, mon briquet-tempête et mon Waterman ou ma boîte d’allebroques et mon Montblanc. Quelques feuilles volantes… T’es dans le blizzard ? T’as du bon tabac dans ta tabatière ? Du tabac de la civette. On s’en grille une au clair de lune, mataf ? Parfois, je m’en roule une dans le maïs, parfois dans l’étamine, parfois dans la soie grège… Tu goudronnes ton coin de rue ? À temps perdu, je pars en fumée, en cendre, en vrille… J’attends. Quoi ? Si je le savais, tu crois que j’attendrais ? J’ai des impatiences dans les gambilles. Je triple mes goulées sur le carreau, sous les fenêtres émérillonnées… Remonte ta jalousie, vieille masque ! Je pétune mon Caporal dans la grisaille. Je m’adosse aux palissades bariolées. La misère ramasse nos mégots entre deux avés. Au bord, au-dessus de la brise, j’ai mon brûle-ganache d’écume et mes bâches. Du bengale, poupée ? J’ai mon bec de gaz, mon lance-flamme, mon Zippopotame, mon Dupont-Dupond, mon Silver Match… Tu triques, foutriquet ? Refile-moi ton désespoir, girelle ! La moitié. Essore-moi dans tes linges, dans ta vague, dans ta vogue… Ton marlousier se fait des journées de député sur son banc de Terre-Neuve. Je m’escrime de la sergenrt-major et du fusain. J’en suis de ma poche. Fouille ! Mince alors ! Tais-toi, gros cul ! Je mouille ma Gitane, ma Gauloise, ma Celtique dans les guitares et les souvenirs brisés de quelques flamencos. Salope, tu te débines sous trois empans de glaise en emportant ton drap usé jusqu’à la trame de ses mélodrames. Ton merlan bleu tète cigare sur cigare dans son Voltaire. Tu connais sa cache ? Tu perds le goût du pain, du tapin, de la tige… Je perds le goût du trèfle, du Scaferlati, de l’Amsterdamer… Je suçote du bois de réglisse. Dans mon débarras, j’ouvre des conserves de maquereaux, de thon, de sardines… La Caumar, la Mouffe, la Quincampe… La grimpette, rue Lepic… Pic de la Mirandole ! Grimpe pour en savoir plus. J’embauche chez Fourien. J’inspecte les caniveaux et les tuyauteries de Breda street, je goûte le frais, la tiédeur et l’orgueil de la sorgue de la Montorgue… Manet ! Je te lappe, rue de Lappe dans les cafés charbonneux, dans les musettes accrochés aux lambeaux d’une cabrette et d’un accordéon. Je suis un apache. Je danse la bourrée, l’estome sur les talons. Toi l’Auvergnat, toi le Breton, toi le Provençal… Immigrés ! Je suis dans l’impasse à buvoter jusqu’à plus soif de l’eau-de-vie dans le jazz. On m’alpague ! Petite, que me veux-tu ? C’est loin ? Un paddock dans les docks… Les rixes, les ricanements, les plaintes, les pleurs…. Un pieu geignard et des clapotis. Arrache ta voile ! La friture des radios. Deux œufs au plat. Garde ton baladeur. T’as mis ton chiffon rouge, ton torchon à la sauce tomate ? Ça débarque à l’anglaise dans tes affaires, dans tes histoires… T’es barrée pour la semaine ? Hamburger au ketchup… Je fauche un champ de coquelicots. Garde ton walkman, je te dis ! On dirait que tu suces ton pouce. T’as du Chopin dans les oreillettes ? Tu chiales ? Viens ! Le jour… La Seine, les quais, les goélands… Viens ! Les rues, les vitrines, le prêt-à-porter… Je t’emmènerai à la Foire du Trône te refaire un berlingue. Viens ! Viens ! Des berlingots, la barbe à papa, des cornets, la grande roue… Les chevaux !