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Article publié le 9 avril 2023. oOo L’été, c’est l’été, un été accablant. Les provisions de bouche faites, les journées s’écoulent, interminables, intenables, dans le sombre et dans le vacarme. On a entendu un marteau-piqueur, puis deux, puis dix, puis cent… On dépave, on creuse, on démolit, on débâtit, on démantèle la ville. Les rues, les places, les coins, les recoins montrent leurs boyaux et leurs nerfs. On vide des poches d’eau et de gaz. La nuit, sous des batteries de projecteurs, des sarabandes de bennes se paissent de décombres. Malgré les interventions méthodiques, les effluences pestilentielles persistent. Assèchements, drainages, curages, épurations, désinfections, ventilations s’avèrent vains.
On a entendu un air, deux airs, dix airs d’opéra. Tous ces travailleurs de force se donnent du cœur au ventre et trompent leur fatigue. Des feuilles circulent de quartier à quartier, d’immeuble à immeuble, de porte à porte :
Monsieur le Maire, Nous, les âmes bien-pensantes et respectueuses des droits et des biens de cette agglomération, nous demandons instamment, à vous et à vos collaborateurs, de prendre des mesures afin de faire cesser les chants intolérables et perturbants des ouvriers chargés des travaux d’assainissement. Vos administrés reconnaissants.
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