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La tique
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 Article publié le 16 avril 2023.

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Tomber sur sa proie et y faire son trou comme la tique, dévorer le corps les bras en croix, la viande débrayée après une interminable lutte. Les côtelettes portées sont sur le dos comme tirées au pistolet. La vie pleine d’abattis teigneux & de morceaux troués où déposer la mort comme la vie en un instant d’incarnation. Ah, la mort en marche d’amour !

Trou de frémir qui fait poids La mort inventée exerce sa capacité thoracique. Corps transis danses macabres autour du sauvage qui rentre par l’âme comme jadis quand anima signifiait l’être entier bidoche comprise. Ah, l’ordre de la déraison. Celle qui fléchit aux emplacements de la mort, comme s’il fallait arracher la mort à la mort et montrer l’agonie jusqu’à la vie éternelle.

Trou dans le corps à déplacer loin du bord, remettre au centre avec une fureur qui lie la violence à la saleté, le sadisme au mystère. Saillie dans la crainte de tout garder, d’aimanter du sang dans l’œil du mort au futur. Ô bonheur portant rosette et gibelets. Troncs sans yeux nus sans têtes. La tique par le trou !

Trou à la place des yeux vite jetés dans l’histoire du vivre. Voir ce corps pour ce corps mangé de Bacon and eggs, oui ce sont des œufs qui sont des crânes ! Ce corps qui croît en dehors de lui malgré lui comme image libératrice comme engendrée par un miracle come generata dal miracoli qui vient au monde des choses détruites. Matière du deuil animée d’un souffle qui prise tout. Pensées replis tourbillons ornières granulations comme autant d’empreintes parmi les airs. Figures étranges qui flottent comme autant de simulacres, de fantômes d’être repris dans l’effroi !

Trou à la façon de Gertrude Stein qui écrit, deux points ouvrons les guillemets  : « papotages avec une merveille et rendre un crachoir clair avec un mélange dans une moustache. Le sens est dans cela ». Le sens du sang qui tombe de haut en haut dans un baquet d’ombres qui se survivent (on n’oublie pas que l’ombre est l’image qui est) celui qui n’est plus tout en étant.

Trou d’O brûlant le corps visage aspiré rouge physique qui chante un air d’éternité. La tique fait son œuvre. Elle passe un air fumé par les accidents comme les amputations qui ont fossilisé le souffle à même la viande d’homme et d’animal confondus dans cette même graisse, même vocation suspendue telle une silhouette fixée au ciel par les pattes contre la paroi du vide contre laquelle rien n’est posé mais restitué à l’identique. L’étoffe du corps fil à fil a disparu, anéantie, distractum est disperditur omnis. Ne restent que les parcelles à l’état d’atomes qui tournent autour des côtelettes comme si l’air était rongeant, distributeur de points morts fatidiques pour l’homme comme pour la bête, nuages brouillards fumées poussières halos de petite lumière du fond qui se respirent avec hantise dans cet homme-animal élevé jusqu’au bout du trou !

 

 

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