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Trous d'amour
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 Article publié le 21 mai 2023.

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Trous de couleurs & morts en trous où dévorer des corps les bras en croix la viande débrayée après une interminable lutte sous l’orage = l’œil. Les côtelettes portées à l’air sont sur le dos comme tirées au pistolet. La vue pleine d’abattis teigneux & de morcifs saignants perpétue l’histoire de l’art. C’est de la viande pour déposer l’amour = la mort en un instant d’incarnation si trouble que l’on retrouve le goût de la fête = du sang. Du sang pourri décomposé qui swingue déclenché. Et le désir qui clôt tout. Ah la mort en marche d’amour !

Trous de frémir qui font poids. La mort inventée exerce sa capacité thoracique. Corps transis danses macabres autour de la carcasse qui sort par l’âme comme jadis quand anima signifiait l’être entier bidoche comprise. Ah l’ordre de la déraison = la discipline. Celle qui fléchit aux emplacements de la mort (comme s’il fallait arracher la mort à la mort) et qui montre l’agonie jusqu’à l’orgasme éternel.

Trous du cul = cadavre à déplacer loin du bord remettre au centre avec une fureur qui lie la violence à la saleté le sadisme au mystère. Merde saillie dans la crainte de tout garder d’aimanter du sang dans l’œil du mort qui pend par les couilles ô bonheur portant rosette et gibelets. Troncs sans yeux nus sans têtes qui débandent.

Trous à la place des yeux vite jetés dans l’histoire de la peinture. Voir ces corps pour ce corps mangé de Bacon and eggs oui ce sont des œufs qui sont des crânes = Cézanne. Ce corps qui croît en dehors de lui malgré lui comme image libératrice comme engendrée par un miracle come generata dal miracoli qui vient au monde des choses détruites.

Matière du deuil animée d’un souffle dieu qui nous enjoint de priser tout remous que fait la viande au soleil. Pensées replis tourbillons ornières granulations comme autant d’empreintes parmi les airs. Figures étranges qui flottent comme autant de simulacres de fantômes d’êtres repris dans les draps de la peinture glacée d’effroi.

Trous d’os qui se balancent façon Frago de ci de là façon G. Stein qui écrit par-dessus la jambe coupée en deux points ouvrons les guillemets  : papotages avec une merveille et rendre un crachoir clair avec un mélange dans une moustache Le sens est dans cela. Le sens du sang qui tombe de haut en haut dans un baquet d’ombres qui se survivent (on n’oublie pas que l’ombre est l’image qui est) celui qui n’est plus tout en étant = en étang telle une flaque de couleurs liquidées ou trous d’eaux.

Trous d’O brûlant le corps visage aspiré. Rouge physique qui chante un air d’éternité Il passe un air fumé par les accidents comme les amputations qui ont fossilisé le souffle à même la viande d’homme et d’animal confondus dans cette même graisse même vocation suspendue telle une silhouette fixée au ciel par les pattes contre la paroi du vide contre laquelle rien n’est posé mais restitué à l’identique.

 

 

Trou-trous ainsi font le cul à l’air L’étoffe fil à fil a disparu, anéantie, distractum est disperditur omnis. Ne restent que les parcelles du corps à l’état d’atomes qui tournent autour des côtelettes comme si l’air était rongeant distributeur de points morts fatidiques pour l’homme comme pour la bête nuages brouillards fumées poussières halos de petite lumière du fond qui se respirent avec hantise car le visible fait peur.

Trou parce que ce n’est pas homme-animal mais un tronc sanglant qui se débat sous l’œil qui fait flots = trous dans le réel, l’espace car le pouvoir de l’œil est énorme. C’est une friandise cannibale comme dit Bataille reprenant Stevenson. L’œil occupe un rang extrêmement élevé dans l’horreur le noir le cauchemar l’œil prend la forme d’un poisson et dévore tout partout engloutit tout jusqu’à l’explosion jusqu’au trou !

 

Jacques Cauda

 

 

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