"Auteur/lecteur, afin que le monde soit". S.P

 La personnalité de l’auteur se déploie pleinement dans une oeuvre afin de se confronter au monde et de frapper la personnalité du lecteur.

 Deux subjectivités sont en interaction, l’une ayant la puissance d’un scanner qui touche, traverse et transforme le cortex de celui qui reçoit, et qui se voit, parfois, transmuté.

 C’est Un monde plein qui apparaît lorsque les deux axes sont engagés, investis, proscrivant toute naissance d’interstice au sein des deux espaces mentaux.

 En ce sens, la lecture ou l’absorption de l’oeuvre est sans doute l’expérience spirituelle ultime car aucun des deux protagonistes ne maîtrise la durée de l’interaction, non plus que son devenir.

 L’intersubjectivité, c’est la suprématie de l’énigme sur une spéculation hautement rationnelle qui expliquerait à l’avance le choix ou l’orientation du lecteur. C’est aussi une révolution spirituelle capable de transformer le lecteur en individu, en être, en étant nouveau.

 Les grands écrivains métamorphosent les lecteurs curieux dont la liberté s’en trouve brutalement dilatée.

 La lecture est un existentialisme.

 Un acte phénoménologique qui se régénère sans cesse.

 Pendant la lecture, le monde s’efface ou plutôt se condense : matérialisé par l’écrit, digéré par le regard...