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Article publié le 5 novembre 2023. oOo Empailleur d’oiseaux et de chaises, Je m’assois sur la catéchèse, Je me fiche de vos fichaises2 !
J’égruge dans vos bénitiers, Sous ma pile, dans mes mortiers Des yeux de verre et des dentiers.
À la fin tout cela m’assomme, Je n’aspire qu’à faire un somme Dans ce gai guêpier où nous sommes.
Dans mes habits appesantis -Et patata, et patati-, Je prêche pour les convertis.
On peut me tailler des croupières, Me jeter des sorts et la pierre, Je m’en bats l’œil et la paupière.
Vous croyez que tout vous est dû ! Tanné, je me suis défendu Et répare le temps perdu.
Il n’est pas souvent réparable, Infime ou incommensurable, Je m’y meurtris esquine et râble.
Jean-Baptiste Gresset3, tes vers Badins nous présentent Vert-Vert, Le pieux perroquet de Nevers.
Quand j’embarque sur l’onde amère Pour le rivage des chimères, Ne le dites pas à ma mère,
À mon père, ni à ma sœur. Pour m’évincer, des rimasseurs Graissent la rame du passeur.
Que faire de tous ces parlages, Déballages et étalages, On se croirait dans un village.
Je veux être tondu ras si Je mens et mis au pain rassis Plutôt que d’être raccourci.
Robert VITTON, 2023
Notes
1 - Cela va, s’en va sans dire : on trouve sous la plume de Corneille et de Mme Sévigné « Cela s’en va sans dire », au lieu de Cela va sans dire. 2 - Fichaise : chose de peu de valeur. 3 - Jean-Baptiste Gresset : poète satirique, dramaturge, membre de l’Académie française, né et mort à Amiens 1709-1777.
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