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Voir aussi la [Galerie de peintures] de Jacques Cauda [E-mail] Article publié le 3 décembre 2023.oOo
Quelqu’un veut-il se pencher sur soi ? Pour y voir quoi ? Un verbe ? Une origine ? Un fatum ?
L’homme n’a plus d’issue. À mesure que s’accroît son emprise sur le monde, à mesure qu’il fait corps avec la science, l’homme s’aveugle du vouloir voir.
Le vouloir voir cherche à faire sortir l’homme de ses gonds. Afin de le plonger dans le blanc du monde sans autre horizon que le voir en quête du vivant.
Comme condition de cette volonté la faculté d’oubli doit s’incliner devant l’homme à la mémoire sans origine et sans fin.
Le voir n’a rien d’une vision. Aucun voyant ici-bas. Mais un visum au regard vide.
Le caractère principal du visum est la démission. Démission philosophique. Démission politique. Démission religieuse. Démission artistique. Démission intellectuelle. Démission littéraire.
Le poète jadis donnait la rose sans « pourquoi » bien qu’agie par le « parce que ». Ni « pourquoi » ni « parce que » maintenant qu’elle fleurit dans le visum et dans l’i-visum sans raison et sans principe, avec pour seul souci (pas même de désir) celui d’être vue.
Dévoyer ? Dévoir ? Serait-ce la route à emprunter ?
L’homme du visum est un produit manufacturé qui répond au jeu de mot de Philippe Muray : « Un mutin de Panurge ». Semblable au semblable, conforme au conforme, il bêle en troupeau son indignation perpétuelle comme son souci d’être vu dans le visum.
Nihil est sine ratione. Désormais dans le visum, rien n’est plus sans raison, rien est sans rien, selon le mot d’ordre du nouveau mutin, l’homo visus.
L’homo visus emprunterait-il le chemin vers l’être de l’étant que sans point de repère sinon sa petite lumière prise dans son propre reflet il ne se reconnaîtrait pas et pas davantage connaîtrait-il l’étant dans la lumière de l’être.
La cause existante de l’homo visus s’apparente à une indispensation de l’être.
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