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![]() oOo ![]() Ici, tout donne à penser qu’on se situe, comme lecteur, à la croisée de trois séries définies par leurs éditeurs : Rafael de Surtis, Alcyone et Encres Vives. Ce qui signale une œuvre. Et pas des moindres : le lecteur se munira de ces catalogues. Une aventure de la lecture l’attend ainsi. Mais d’une évasion qui ne l’égare pas, qui au contraire le ramène, sinon à la vie, du moins à l’existence. Je n’ai pas moi-même lu tout Chassefière, mais ces trois livres ont traversé avec moi la canicule de l’été et ses ombres franches. Autrement dit, j’ai découvert (grand bien me fasse !) un auteur d’une importance que d’autres ont mesuré avant moi avec sans doute une bien plus incisive connaissance du sujet, de ses soleils, de ses jardins, fenêtres, approches des nuits, etc., le littoral du poète est bien tendu dans son infini en croissance. Qu’un poète vous pousse vers son horizon plus qu’humain, cela n’arrive pas tous les jours. La maîtrise de l’écriture et ses inévitables manques de doigté vous projettent alors non pas dans le sens de l’horaire mais au fil du vent. Cette lecture est comme un vin qui ne se laisse plus boire après le premier verre tellement on a compris que c’est peut-être là qu’on avait envie de se trouver et pareillement y rencontrer ce qu’on connaît déjà mais qu’on n’a pas assez aimé. Je ne dis pas que c’est une leçon, mais tout y est si clair et si nettement dit qu’on sait alors (ou enfin) ce qu’on savait déjà, mais sans les mots ni leurs verbes surtout pour se fixer ainsi définitivement dans la mémoire ou en tout cas dans ce qui nous sert de mémoire. N’a-t-on pas commencé la poésie dans les récitations que l’instit(e) tendait dans son chapeau, au hasard nous donnant les yeux fermés ? Aucun doute sur le fait que la Littérature traverse la Poésie d’Éric Chassefière, autant comme Histoire que comme Destin. Dingue, dirait mon voisin de terrasse, comme cela prend racine, avec ce Désir de ne pas oublier. Étant donné que j’arrive tout juste et que je ne suis pas encore inscrit au rôle, je m’attends à cette lecture, j’attends qu’elle me parle encore, le Pequod sent son infini d’ambre gris. Patrick Cintas Penser l’infini – Éditions Rafael de Surtis - [ICI] Comme tremble le seuil – Éditions Alcyone - [ICI] Le jardin est visage - Encres Vives nº 537 - [ICI]
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