Escales sans quais où débarquer son moi
à l’odeur de harengs, mais escales aux mailles
d’un filet de noms où se trouver un ban
de ses multiples je, qui prennent la parole
en une seule voix plurielle devenue
cette âme dont on parle et qui est ce maillage
retiré du fond de rien peuplé de voix,
qui comme les saumons remontent le courant
d’une conscience qui s’éreinte à se chercher
une parole à soi dans ce congrès des voix
qui ne se sont pas tues, mais déclinées en une
odeur de remontée du limon langagier
aux écailles que fait briller le mot soleil
dans un miroir brisé.