« Charlatans et jobards,
La vie est un panard.
On en prend plein la gueule
Jusqu’à c’qu’on soit plus seul. »
Ce type chantait sous le porche.
Un chien le côtoyait.
J’étais à la fenêtre,
Des fois qu’un attentat
Me chang’ de la télé.
Il me donnait le rythme,
Cet éternel rhapsode…
Et dans mon dos,
La télé vantait sans nuances
Les mérites de la nation.
J’étais seul moi aussi.
Seul et muet devant le spectacle
Donné non pas par des fous,
Mais par les larbins de l’épargne
Et du bonheur trouvé dans une bouteille.
Ce n’était pas l’envie
Qui me manquait
De fomenter l’assassinat
Pour ressembler à autre chose
Qu’un citoyen.
Je croyais connaître
Les secrets de la bombe
Et du couteau.
Je me voyais à l’assaut
Des serviteurs récompensés
A défaut de pouvoir
Viser plus haut.
Charlatans et jobards,
Je vous hais
Mais je ne vous tue point.
Et chaque jour j’imite
Parfaitement
Le citoyen presque
Exemplaire.
Voilà comment je crée
Mes personnages.
Et d’autres fois,
Ils ne tuent personne.
Ça dépend tellement de vous !
Lisez "L’Histoire de Jéhan Babelin"
gratuitement (epub et pdf)
[ICI]