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![]() oOo ![]() C’était un jour comme un soupir, Charleville-Mézières, une exposition, Puis un jardin déserté. Je t’ai vu, minuscule frisson, un éclat d’or dans un creux d’ombre. Un mois et demi de vie, déjà sans racines, et moi, trente ans, égarée, à chercher sans le savoir une raison de poser les mains sur le monde.
Tu étais là, fragile et brûlant, comme si l’univers avait tout condensé dans ce minuscule corps battant. Tes yeux, Paname, ont percé les miens. Un regard, un seul, et tout s’est arrêté. Je t’ai pris, sans réfléchir, arraché à ta mère, à ce chaos d’un bus désaffecté, comme on vole une étoile avant qu’elle ne tombe.
Ton souffle, léger comme une plume, pesait soudain l’infini dans mes bras. Tu étais là, et plus rien d’autre n’existait. Chaque battement de ton cœur, chaque frémissement de tes petites pattes, m’ont appris ce que je n’avais jamais su : qu’aimer pouvait être un refuge et non une bataille.
Nous sommes partis ensemble, toi vers l’inconnu, moi vers une évidence. Et ce jour-là, dans ce train-retour d’oubli, tu as fait naître un foyer dans le désert de mes jours.
Paname, tu étais tout ce que je ne savais pas attendre, et pourtant, tu étais déjà là.
Quand je pense à toi, je sens encore la chaleur de ton petit corps contre ma poitrine. Un fragment de vie qui contenait tout ce qui me manquait.
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