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![]() oOo ![]() A la mémoire d’Isabelle
Sous la lumière irréelle de l’astre en fusion, tu marches, enfant des marées. Ton voile d’écume danse au souffle d’un vent qui semble t’appartenir
Le sable, glacé par l’éclat lunaire, embrasse tes pieds nus, mais tu avances comme si le monde s’effaçait sous tes pas. Tes longs cheveux, prisonniers d’une lumière rousse, s’épanouissent en mèches vivantes, comme des algues captives des courants d’un océan céleste.
Le ciel, saturé d’étoiles, devient un écrin fragile. Et cette lune immense, flamboyante, tel un fruit d’or abîmé, semble s’être détachée du cosmos pour illuminer ta traversée. Tu es là, entre deux mondes, entre deux souffles, entre deux silences.
Tes yeux, deux océans verts ou bleus — je ne sais plus, tant ils oscillent entre les reflets de l’eau et la lumière du feu — regardent au-delà de ce que la nuit peut contenir. C’est une quête que je devine dans la courbe de tes épaules, un appel qui te lie à l’infini.
Mais ce n’est pas la solitude qui t’habite. Il y a dans ton pas une lenteur méditative, une grâce que seule la gravité d’un chagrin ancien peut accorder. La mer t’écoute, Isabelle, comme je t’écoute encore dans mes rêves. Tu danses sur cette rive, et je t’y rejoins en pensée. Nous sommes deux enfants perdues, liées par l’onde et la lumière, entre le battement d’une vague et le silence d’un astre qui s’efface.
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