"Ah ! ah ! Messieurs ! je suis tout ce qu’il vous plaira."
La musique a sa gamme, la couleur son prisme et
en attendant mieux, l’odeur a ses flacons, le goût ses gamelles et le toucher
ses peaux.
Nous ne connaissons pas une sixième dimension à la perception humaine, à part
quelques croyances dont la raison, quoique exprimée sur le mode autoritaire, ne
convainc que les paresseux et les inquiets parce que le doute est jeté
efficacement depuis quelques siècles sur toutes les choses métaphysiques à
l’avantage des choses physiques.
La musique, longtemps confinée dans les cours et les basse-cours, dans les
palais et sur les places de nos villages, a connu un formidable essor qui l’amène
aujourd’hui à demeurer compréhensible malgré une complexité jamais atteinte
par un art ni même par un système de pensée. La musique connaît les
machines.
L’instrument ancien s’explique presque complètement, les nouveaux étonnent par
leur capacité à voyager dans l’inconnu. Seule la voix, trop humaine, connaît
des limitations longtemps imposées à l’instrument sans connaissance de cause
et moins encore des effets dilatoires que le goût de l’enchantement et
l’imitation de l’amour ont répandu comme la bonne parole en opposition avec
l’inconvenance et l’invraisemblable.
Ceux qui comptaient assez naïvement, n’en déplaise à Voltaire, donner
l’exemple d’une société hautement qualifiée pour régner en toute
vraisemblance n’ont plus pignon sur rue. Les tenants d’une connaissance conforme
aux convenances, révolutionnaires malgré eux comme Sganarelle exerçait en dépit
du bon sens, continuent de nous fustiger avec des moyens croissants à quoi la
science elle-même est en train de donner des perspectives parfaitement
plausibles.
Rien, à l’horizon de l’humanité, ne tend à remplacer ces religions, ces
dogmes et cette capacité encore récente à s’adapter au monde au moyen des
flux économiques. Les théories s’affinent dans une pratique comptable
exemplaire.
Le roman, en maître des lieux de la prose, et ses imitations graphiques, maîtresses
de toutes les sensations jouées comme à la messe dans le noir presque absolu,
n’a guère été tenté par les aventures de la langue et celle peut-être plus
perverses de l’imposture. Il revient invariablement à sa vocation de prise de
pouvoir sur l’attente, on le conçoit pour les gares ou pour la chambre, pour le
sable des plages ou pour une éventuelle adaptation.
Certains, en maîtres des convenances, se contentent de changer les mots pour
d’autres plus percutants en terme de mode ou de conviction inexplicable
autrement que par un examen attentif des conditions d’existence. Mais leurs
romans demeurent des romans, comme les tableaux de Warhol demeurent des
Hyacinthe Rigaud dont on a un peu exagérément poussé le coloris et déplacé
une précision du trait trop gourmande de pratique.
Nous n’avons pas franchi les limites proposées par les marxistes. Nous avons échoué
à reconsidérer la condition humaine dans le jeu de miroirs des spéculations
historiques et des principes révélés d’une autre psychiatrie qui d’ailleurs,
pour se différencier, ne se pose même plus en psychothérapie mais en aventure
mystique pour les uns et quasi-artiste pour les autres.
La part d’agent pourrissant est considérable. La rhétorique des journalistes
et des politiciens rejoint les raisonnements inhumains des religieux. On ne
prend plus de gants pour démontrer. On saisit l’esprit au vol d’autres préoccupations
plus terre à terre. Le roman et ses variations sont au service de cette pénétration
à la fois erronée et dangereuse d’une nature humaine qui reste une question
avec d’innombrables éléments de réponse, autrement dit une encyclopédie.
La poésie ? Réduite à la chanson, elle n’a guère de chance de pousser autre
chose qu’un cri, à moduler selon le plaisir ou la douleur. On aligne des
impressions sans souci de composition, on donne l’impression d’avoir acquis un
certain style de comportement face aux spectacles quotidiens. On ne la publie
plus en haut lieu si elle n’a pas de refrain. Il faut qu’elle entre dans la
bouche des chanteurs sinon elle est interdite de séjour, mais de cette
interdiction qui est un revers de main négligemment balancé en direction du poète
qui s’est trompé de chemin et qui parle par-dessus les clôtures comme les
vaches.
La peinture, après avoir donné tous les signes d’un recommencement à la
hauteur de ses pratiques préliminaires, se vend, non pas comme les petits pains
de la littérature, mais comme les propriétés de caractères qu’il nous
arrive, en voiture, de longer en un temps de vacance qui nous porte alors à la
limite de notre existence et sur des plages où nous ne rêvons même pas tant
nous sommes pressés d’en jouir.
Les révolutionnaires n’ont pas nettoyé le monde de ses prophètes fous ou
malfaiteurs ni pris toute la place aux bandits de grand chemin qui sont à
l’origine de toutes les aristocraties, si l’on veut bien admettre que la
distinction entre un saint de grève et un magistrat n’est pas significative
compte tenu de ce qu’on sait de l’efficacité de la justice et surtout de sa
probité. Ce monde est alors devenu si complexe qu’il est impossible d’en parler
sans prendre parti pour les uns ou pour les autres. Voilà la description réduite
à néant. Le cinéma a imposé, paradoxalement, ses dialogues ramenés aux
proportions de la conversation, avec des raccourcis maintenant aussi communs que
le pot de yaourt de Carasso sur nos tables. Nous nous adressons à des créneaux
proprement distingués par l’analyse des lieux et des conversations. Dans ce
contexte, toute tentative d’être ce moi qui écrit est vouée à l’échec.
Ce moi. Qu’est-il devenu ? Qu’en reste-t-il plutôt ? Que s’est-il passé entre ce
tout et ce rien qui menacent nos réponses aux questions pertinentes ? Nous ne le
savons pas.
Entre ceux, hommes et femmes de lettres, qui s’emparent de l’écriture et de ses
références littéraires pour se faire une place au soleil et ceux, poètes véritables,
naïfs en goguette et fous littéraires confondus, qui se donnent au temps pour
en retirer du texte, il y a le choix, la liberté comme on disait à
Saint-Germain, la possibilité d’être ou de ne pas être de ce monde.
L’agitation bat son plein, comme on dit dans les romans à caractère social. Ou
bien c’est le calme plat, dit-on aussi dans les romans de mer. Seuls, les
serviteurs et les maudits ont quelque chance d’être lus. La probabilité de réussite,
d’un côté comme de l’autre, est infime. Mais le citoyen libéral pénètre
dans les hôpitaux pour y trouver les visages citrins ou carrément incolores
qui entreront dans les musées provisoires du marchandage esthétique. Les mêmes
libéralités considèrent d’un bon oeil la capacité à écrire des discours
que tout le monde peut, sinon comprendre, du moins avaler comme le bon pain.
S’agit-il d’un pari ?
Les politiciens et leurs séides veulent nous faire croire qu’ils nous placent
dans une perspective historique alors que leur intention est purement
opportuniste. Comment voulez-vous qu’un secrétaire, fût-il élevé au Pinacle
du service public, ait une quelconque idée du futur ? En quels termes d’ailleurs
immortaliserait-il ses pensers nouveaux ? Et nous, nous ne savons à peu près
rien de l’Histoire qu’on confond un peu vite avec le progrès, ayant une idée
assez étroite du progrès, le confinant à un rôle de guérisseur, ce qui le
distingue des sorciers, certes, mais le réduit aux proportions de la rêvasserie.
Corneille proposait d’ajouter une littérature secondaire à la déjà très
prospère littérature supérieure. C’était du Warhol avant la lettre. Mais il
n’a jamais été question, sérieusement, de laisser libre cours à une littérature
d’en bas. Quelle meilleure critique du Cid que ce Cyrano qui perdure comme le
vin ?
La Démocratie serait, à entendre ce qu’on nous dit plutôt qu’à l’écouter,
la possibilité de jouir de lois permettant à chacun de faire ce qu’il sait
faire et à des "délégués" ce que l’individu ordinaire ne peut pas
savoir-faire. Les feuilletonistes donnaient des leçons mais n’engageaient
certainement pas à l’imitation, - jusqu’aux philosophes qui écrivent pour le
théâtre. D’art, en toute chose, il n’y a plus guère que celui d’une élite
qui ne règne plus et celui d’un pouvoir qui s’y entend à noyer les poissons.
On rêve encore de mettre les choses et les êtres à leur place ou bien on est
assez hypocrite pour donner des leçons de bonheur sans sombrer dans
l’optimisme.
On marche aussi la tête haute, quand bien même c’est passé de mode, ou on se
penche sur les graphiques de rendement avant de prendre une décision, si littéraire
soit-elle, quand on n’appartient à rien qui ait pignon sur rue ou trop aux
puissances intérieures. Sinon, on est un ignorant et on le reste. Le mépris
stendhalien pour les petites gens, hérité en ligne directe de ses bonnes fréquentations
littéraires, s’est transformé en obligation de consommer des loisirs et d’en rêver
encore plus. Hemingway a déjà expliqué tout cela à une religieuse.
Bien souvent artiste malgré soi, ou malgré ce moi qui écrit avec tant de
facilité et de bonheur, on n’est soi-même que l’enfant d’une ignorance presque
parfaite. Perfection des bancs scolaires et des magazines, même combat. On a sa
chance, ne le nions pas, et si elle arrive et qu’on ne la saisit pas, on peut
toujours jouer à l’incompris tragique ou à l’exclu notoire.
Ah ! les "sectateurs crédules et paresseux" qui offensent ce qui nous
reste d’humanités !
Tous ces livres, ces universités, ces débats, ces correspondances intimes, ce
temps, les conversations, les corps à corps, les mesquineries, pour rien.
Au lieu de mourir vieux à 45 ans, on meurt idiot à 80. Idiot mais ménagé.
Peut-être respecté un de ces jours. Avec cette chance impeccable de donner le
jour à un héros ou un génie.
Mais si nous avons bel et bien évacué les traditions, sauf, curieusement, en
matière de justice (observez un moment les pitreries de ses prêtres en habit
de soirée), nous avons encore affaire, quotidiennement, à des "autorités",
selon le saint principe que, sans délégation approuvée par le plus grand
nombre (50% et des poussières), nous ne sommes pas admis à l’autorité en
question. Nous ne sommes pas entiers parce qu’on nous interdit de l’être et
nous participons mollement à cette douce érosion de l’être au contact de sa
multiplicité organique. Crédules et paresseux, nous avons une chance de nous
élever mais certainement pas de changer à ce point qu’on ferait envie. La
fascination est détournée par des menus plaisirs de plus en plus mécaniques.
Toute érection qui crève la surface est pliée à angle droit. On est destiné
à former le carré. Pauvre géométrie !
Le 18e siècle est une réponse cinglante au 17e, réponse du berger à la bergère
ou du feu à la lumière, lequel prétendait faire la morale aux siècles précédents,
c’est à dire, au choix, à tout ce qui précède Ravaillac ou la Saint-Barthélemy.
Le 19e siècle commence la misère de l’homme enfin maître des surfaces du
monde jusqu’à une certaine profondeur. Le 20e améliore les méthodes. Notre
avenir est singulièrement remis en cause par la perspective d’un nouveau
pouvoir autrement efficace que celui de l’argent. Tout le monde s’inquiète de
ce passage puissant de la science à la technologie mais la mort des pratiques
culturelles de l’existence passe inaperçue tant l’industrie du divertissement
est capable de donner du plaisir même à ceux qui n’en possèdent pas la
physiologie.
Aussi ne connais-je pas le feu de l’action. Dans les arrangements, esthétiques
et autres, c’est-à-dire au sein de la fragmentation élémentaire des
philosophies, il faut s’arrêter. Puis on s’essaie en principe vainement au
ralenti. Je préfère dormir quand j’en ai le temps. Sinon j’écris et prends le
risque de me retrouver à la rue, non pas fou comme Rousseau qui distribue son
texte aux passants, mais plus sérieusement affecté par l’insatisfaction des
besoins vitaux et faisant valoir mes droits à une vie digne, digne mais pas
exigeante bien sûr. La Droite nous encercle, la Gauche nous cloue sur place.
Quant aux Extrêmes, elles nous tendent des mains secourables !
Un ami devenu riche - relativement riche, n’exagérons pas - se vantait de
consacrer une bonne partie de son temps, ce qui lui coûtait cher, à prendre sa
revanche sur les personnes et les objets qui firent naguère les circonstances
de sa mésaventure. Je l’encourageais, comme si je n’avais aucune chance de
devenir riche à mon tour.
Encore qu’il faille ne pas confondre le philosophe du temps des monarchies avec
le penseur du temps aussi prospère des restaurations et autres accidents de la
démocratie en formation. Le premier frise la modernité, le second la
rediscute, quelquefois âprement, au point de faire regretter à Gauguin,
petit-fils de Flora Tristan, le regard condescendant du protecteur des arts ; la
comparaison avec la poignée de main vide des ministres de l’art et de la
culture le laisse perplexe. Mais Artaud n’a pas encore rendu à l’Art ce que
celui-ci a propagé un peu vite ni repris à la culture une nature humaine qui
n’a pas grand chose à voir avec l’art.
À l’époque où Ezra Pound publiait son ABC de la lecture (voir son ABC de l’économie),
on s’essayait aux dictatures populaires. On le sait, l’occident démocratique
(si tant est que la 3e République fut une démocratie) fit ses choix. Heureux
d’abord qu’on remplaçât Lénine par un allié prometteur qui ne tint pas ses
promesses (les cadres de l’armée française venaient de participer méthodiquement
à l’élimination de la fleur de la contestation socialiste, - y compris les héritiers
d’une gendarmerie fort républicaine y passèrent de vie à trépas - force
fusillements, assauts apparemment insensés et, témoins à l’appui, erreur de
tir et abus d’autorité), contre cet économiste exemplaire mais renégat on
soutint le Caudillo, le Führer et le Duce et puis finalement on les détruisit
parce qu’ils avaient dépassé les bornes, lesquelles ne furent jamais franchies
par Staline et ses successeurs ! Mais on a eu chaud ; je me souviens de ces années
60 où la promesse puis l’effectivité d’une bombinnette atomique ne calma pas
nos prurits légitimes, loin s’en faut. On s’en référait à l’oncle de Vian
d’une voix plutôt hésitante, sachant que les fables, même les plus exactes au
fond, dans la forme ne valent pas grand-chose face à un tel déploiement de
forces contraires.
Le jeu est toujours à peu près le même mais les pions n’ont plus guère
d’autorité sur les choses. On parle de leur désespoir ou de leur fanatisme.
Encore un exercice difficile du choix. Ils agissent de l’intérieur avec une
intelligence qui est celle de l’être humain en général et des moyens
financiers qu’ils tiennent à la fois de la générosité et d’une action économique
bien rodée. On ne peut nier que le désespéré ait un droit clair à
l’assassinat mais s’agit-il de désespoir ou de culture enracinée dans des
peuples soumis aux activités économico-religieuses de leurs mentors en vie éternelle
et pourvoyeurs du pain quotidien ? D’un côté comme de l’autre, c’est la
religion qui impose ses limites. Certes, chez "nous", on ne calcine
plus les simoniaques au pied du Dictionnaire philosophique. Quelle importance,
philosophique justement, si ces pratiques nourrissent encore les sociétés qui
ont hérité, non pas de l’Arabie, mais de l’Empire ottoman ? Même les Arabes,
très peu Arabes en vérité, n’y voient plus goutte dans cette dégénérescence
de la Connaissance.
Il est alors pertinent de se demander où en est la leçon bourgeoise.
Après tant de conquêtes dans les domaines interdits de la connaissance et tant
de puissance exercée souvent sur nos anciens colonisateurs, que reste-t-il de
ce grand livre ouvert sur le monde ? Nous en avons certainement tourné toutes
les pages. Tout le monde n’a pas lu avec l’attention qui était requise par des
pédagogues formés au fil de la politique. Les mauvais élèves et les rebelles
ont souvent payé cher leur manque d’intelligence ou de patience.
Nous sommes restés des sauvages. La nudité n’est plus certes que l’occasion de
la désirer en secret mais l’habit n’a pas changé la manière de s’en prendre
à la tranquillité que le moindre coin de nature inspire pourtant à l’esprit
occasionnellement disposé à la réflexion nue, laquelle s’oppose aux déductions
faites à partir de ce qu’il faut savoir si on souhaite survivre aux examens.
Les divinités appartiennent à la Fable mais les organisateurs de la vie
quotidienne, qui en sont aussi les juristes éclairés, les recréent de toutes
pièces si le besoin s’en fait sentir. Des oppositions de style sont en train de
remettre le monde en face de lui-même, ce qui n’est jamais bon pour la vie. Le
20e siècle a non seulement décuplé le nombre de victimes de guerre auquel on
s’était tranquillement habitué depuis quelques siècles, mais encore il ajoute
des accidents de la circulation à ceux du travail et de l’environnement. Quel
massacre !
Nous reprochons des inspirateurs perfides à l’Orient mais nous avons un Pape
pharisaïque. Nous dénonçons l’assassinat de civils fauchés dans leurs
activités quotidiennes mais nous ne donnons pas nos excédents à ceux,
beaucoup plus nombreux, innombrables, qui s’en contenteraient. Nous exécutons
nos membres pourris ou, pire, nous les jetons aux oubliettes en nous targuant d’être
abolitionnistes. On reproche à la Corée ses alignements culturels et ses
places vides entre temps, mais nous avons sorti le théâtre autant d’Avignon
que de Bordeaux, on a brisé la FIAC en lui coupant ses jambes d’artistes pour
les remplacer par les prothèses du galeriste et la musique, au lieu de suivre
son cours, s’en va battre la campagne pour ne pas gêner les voisins.
Faussaires ! Vous êtes surtout soucieux des apparences. Certes, le bas de l’échelle
a finalement autant de chance d’atteindre une légitime vieillesse que les
bourgeois et les aristocrates du temps des Lumières, j’en conviens et je
reconnais que les hôpitaux méritent encore plus d’admiration et de
reconnaissance qu’ils n’en reçoivent. Mais la plupart des "vieux"
(qui ne sont pas ceux de Daudet) crèvent au lieu de mourir, comme des
conscrits. Il y a même des chiens plus heureux que le moins malheureux des
hommes.
On a beaucoup "zigouillé" au nom de la liberté et donc écrit les
pires imbécillités qui se puissent imaginer encore. Les résistants de la
dernière heure, souvent de "grands" écrivains qui abusèrent du
jambon en un temps de disette - Gloire à nos campagnes, à Sartre, à son épouse
légitime, à Camus et à tous les autres ! -, ont pris la place des héros véritables
et on continue d’ailleurs de leur donner le ban. Ce fut en fait la dernière
grande bataille entre l’adolescence et cette maturité mise à mal par la
pertinence même de ses constructions juridiques.