Les jardins en tant que métaphores du doute...
Un enfant y court et nous y tournons
en rond.
Le Petit Poucet vient y semer
ses cailloux
ses cailloux qui ne sont que des caillots de lune.
Pierrot lui-même y a perdu
son chemin
il caresse les hanches de sa mandoline
il s’est assis au beau milieu de nulle part
il regarde l’échelle de la Voie Lactée
une larme énorme est formée près de son oeil
en elle s’anamorphose tout l’Univers.
La lune a échappé à ses mains pour monter
telle une baudruche en quête des pâles nues
Pierrot voudrait bien cueillir une fleur de gel
où l’espace se trouverait emprisonné
mais n’en galoperait pas moins, multiplié
par lui-même à n’en plus pouvoir, n’en plus finir...
Il prend conscience qu’il se trouve sur un seuil,
un perron où les vents se sont écartelés
il n’y aura pas de rose pour lui, ce soir
il aimerait s’enfouir en la bruyère humide
ou s’enfuir en les replis tourbeux du sommeil ;
la tristesse qui pesa sur toute sa vie
ne relache pas son emprise elle l’étreint
ne prendra-t-elle fin qu’au moment de mourir ?
Il examine tout ce qu’il a entrevu
au détour des haies d’arbre où il s’était caché
pour surprendre le repos des plaines et vallons
comme on écarte en silence quelque tenture...