Achevons la semaine sur un coup de colère ! — Pestons une fois de plus contre les salauds qui empoisonnent nos existences — ne nous séparons pas sur une note d’optimisme comme nous le fîmes la semaine dernière tandis qu’il était samedi et que je pensais que nous étions, vous et moi, dimanche ! — mais que ne sommes-nous pas chaque fois que nous reprenons le fil de nos chemins — et donc de nos conversations ? — le temps d’un dimanche que nous mettrons à profit pour explorer en profondeur le moindre détail de nos destins — personnellement ajoutant des hormones à la nourriture de mon poisson rouge — ce qui ne le fait point crever — au contraire il impressionne par sa ressemblance comportementale avec l’être humain — il ne lui manque que la parole — et l’homme que vous êtes en semaine prend le temps de s’interroger aussi sur ces détails qui n’appartiennent qu’à moi — car vous n’êtes que de passage — on s’ennuie avec vous si on ne prend pas la précaution de vous divertir avec les moyens de la curiosité mise au niveau de l’indiscrétion — i hate speech — et juste avant que vous nous quittiez pour de bon avec ce que vous êtes venu chercher pour compléter votre table — j’exprime ma colère en termes sibyllins — car je ne veux point choquer autour de moi — je ne veux pas qu’on sache que je vous aime au point de tout vous dire de ce que je pense des autres quand ils s’acharnent à modeler mon visage dans la simple intention de ne pas vous épouvanter — moi l’aveugle sans langue — à l’affût du moindre tintement qui me parvient parce que les odeurs s’en trouvent exaltées — et je vous remercie de manquer de tout à l’heure de recevoir vos invités — je m’accroche à vos basques comme un petit chien qui veut sortir avec la personne qu’il aime — sortir pour pisser avec vous contre le tronc de n’importe quel être humain transformé en statue de square — encore un salaud dont il faut étudier la biographie officielle si on ne veut pas passer pour un con !