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Article publié le 4 septembre 2013. oOo D’un préjugé favorable - dont la faveur, mais non la saveur échappe au moment où il se déclare - faire une force motrice qui amène à la connaissance profonde de qui ou quoi nous passionne, et puis faire retour sur la naïveté du jugement premier qui se trouve confirmé dans sa valeur séminale. Mouvement vertueux s’il en fût. C’est ainsi que Jimi Hendrix, objet d’une passion toute musicale, devint pour longtemps le fer de lance de mon imagination. Clairement, il y a pour moi un avant et un après Hendrix. C’est toute ma perception de la musique qui est nourrie par son apport phénoménal.
Ce qui m’a toujours frappé chez Hendrix et d’autres musiciens noirs américains de sa trempe, c’est la flamme dans le regard, les yeux pétillants d’intelligence et de sensibilité. Aucun appétit là-dedans pour quelque sauvagerie que ce soit. Ajoutez à cela une ascendance mêlée, tout comme la mienne, et vous comprendrez mieux le préjugé favorable qui fut à l’origine de mon intérêt non pas pour sa musique mais pour sa personne, pour ce que je pouvais tout du moins en percevoir à l’époque en France, période chiche en informations fiables de premières mains. Les Africains n’ont pas pris le train de l’histoire ne marche, ils ont été happés par la nôtre, puis pour ainsi dire recrachés. Il faut alors admirer la capacité de grands esprits créateurs d’origine africaine à composer, dans tous les sens du terme, avec cet héritage délétère qui leur colle encore à la peau, mais dont il ont su extraire beauté et grandeur. Hendrix musicien ne m’a jamais déçu, ce qui me donne à penser que j’aurais aimé côtoyé l’homme. Je peux en dire autant de musiciens d’autres origines. Je songe entre autres à Siouxsie Sioux et au regretté Ian Curtis.
Jean-Michel Guyot 12 août 2013 |
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