C’est le cosmos qui domine, qui est là, dans ma tête, sous nos yeux.
Les différents éléments qui le composent – roches, gaz, constellations … - ainsi que leurs matières respectives sont séparés par une distance sans cesse changeante, sans cesse mouvante, sujette elle-même à une constante plasticité de par l’agrandissement de l’espace. De cette immense zone spatio-temporelle …
De temps en temps, une explosion solaire – sorte de lueur brutale – ou le détachement partiel d’un astéroïde provoque un changement dans la zone concernée, synonyme d’irruption qui bouleverse les éléments.
Qui rebat les cartes.
Dans le cortex, d’innombrables fragments cognitifs constituent un vaste, très vaste ensemble dont l’hétérogénéité est permanente. Dont la cohabitation est naturelle. Impressions, sensations, spéculations … fantasmes, souvenirs … observations … tous ces substantifs finissent par se dissoudre sous l’effet de l’irruption, sous l’effet du déclic qui est une injonction à l’assemblage. De la décomposition du monde, de l’aspect fragmentaire de sa matérialité, des sources interdisciplinaires, se compose peu à peu, progressivement, le flux narratif qui donnera naissance, tôt ou tard, au texte ou à l’essai. De multiples perspectives s’affrontent ou se complètent, qu’il s’agisse de la profondeur de l’espace, de sa photographie, qu’il s’agisse de la plasticité du temps – court, moyen ou long terme - , des orientations possibles de la narration …
Le panoramique initial se réduit, maintenant, à quelques paragraphes ou quelques pages qui donnent forme à la fiction. Une fiction achevée, donc, désormais figée, désormais soumise à l’oeil du lecteur. Tout comme l’essai, qu’il soit macro ou micro, et quel que soit le sujet abordé.
La matière compacte peut être décryptée, analysée, interprétée … absorbée.
Pendant ce temps, la navigation des différents éléments se poursuit. A nouveau. En toute liberté.
Pour former bientôt un nouveau texte.