Un enfant pénètre en soi par le couloir de sa sucette. Dans le compartiment sont posées des machines tenant des machines. Devenus leurs armes leur propre ennemi ils pénètrent en soi lance ou feu et s’éclatent. Les doigts pressant la gâchette des doigts ils sortent de soi en comptant un de moins. L’enfant dans sa sucette est ailleurs pour un temps. Est d’un temps qui en cache un autre comme un train. Dans le compartiment sont posées des âmes sans personne comme écrivait Goethe. Cet enfant pénétrant en soi par sa sucette me fait savourer l’image du présent. Je lisais. Je dis je. M’autorise le je. Lis-je donc et l’enfant dans le compartiment et quelques téléphones en complet-veston le pouce caressant. Chienchien zézaie l’enfant et tend à un chienchien sa sucette et ses mots. Le chienchien qui est chien d’aucun temps lèche un coup. Nous sommes trois dans le compartiment moi le chien et l’enfant. Le chien dans son sac bleu est à la dame en bleu branchée sur son écran. Je lis Ubik de Dick. Et cette odeur de fraise couleur de sucette le regard du chien si humain si humain. Et cet encombrement dans le compartiment de choses-trucs branchées. Lis Ubik et le temps où je descends pensant l’enfant : et ses parents ? La dame en bleue ? ou la sucette ? C’est ici je descends. Je prends le temps.

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