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Nikita de Luc Besson
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 Article publié le 19 janvier 2014.

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Le principal ressort psychologique dans Nikita, c’est la mise à l’épreuve.

L’instructeur fait semblant de faire plaisir à l’héroïne : il organise un petit repas aux chandelles pour sa première sortie qui tourne rapidement au cauchemar quand il lui révèle qu’elle est dans le restaurant pour éliminer un individu. Il se justifie par la suite en disant que toutes les nouvelles recrues passent une épreuve similaire considérée comme un ultime test d’aptitude au service.

L’héroïne est censée payer sa dette à la société - elle a tué un agent de police dans l’exercice de ses fonctions - en tuant pour le compte des services secrets français. L’héroïne passe ainsi de l’état de junkie sociopathe à celui d’agent des services secrets français pour finir par prendre sa liberté à la suite d’une opération ratée qui a tourné au carnage, incapable qu’elle a été d’arrêter la folie meurtrière d’un agent-nettoyeur.

Ne supportant pas sa double vie, elle décide de prendre le large en quittant l’homme qu’elle aime. Elle le protège ainsi du mensonge et lui épargne de vivre avec une femme au lourd passé. Le film ne dit pas ce qu’elle devient ensuite. En tous cas, elle a toutes les compétences pour devenir un tueur à gage aux multiples identités, mais le film laisse entendre qu’elle désire mener une vie loin des services secrets et de la mort subie ou infligée qui faisait son ordinaire quand elle était junkie puis agent secret.

L’instructeur est le personnage le plus trouble du film, et par conséquent le plus intéressant ! Il semble avoir plaisir à vivre par procuration son amour impossible pour l’héroïne qui l’embrasse une fois sur la bouche, avant de lui dire que c’est la dernière fois qu’elle l’embrasse.

La marginalité, la double vie d’agent secret contraint au mensonge perpétuel concernant son métier et la vie « normale » : telles semblent être les trois options mises en scène dans le film, la dernière n’étant que suggérée par l’épilogue, sans qu’on sache vraiment ce qu’il adviendra de l’héroïne.

A la fin du film, l’amant et l’instructeur se retrouvent comme deux ronds de flanc à évoquer l’héroïne qui leur a échappé à tous deux. L’amant transmet des documents qui disculpent l’héroïne et ainsi lui sauve la vie. L’instructeur est d’accord pour arrêter les poursuites.

Ces deux personnages sont en fait les deux faces d’une seule et même pièce : on a bien affaire à une femme coincée entre deux hommes et qui fait le choix de les laisser choir tous les deux pour conquérir sa liberté. Si elle avait refait surface en vivant avec son amant, elle aurait été immédiatement repérée par l’instructeur et éliminée sans autre forme de procès. Elle choisit la vie et la liberté, la vie en liberté loin du mensonge et du meurtre.

La mise à l’épreuve de l’héroïne constitue une bonne part de l’action du film jusqu’au climax que constitue l’opération ratée. C’est lors de cette opération qu’elle révèle son humanité, en refusant la folie meurtrière.

L’épreuve de vivre est sa plus grande épreuve qu’elle décide d’affronter seule.

 

Jean-Michel Guyot

31 décembre 2012

 

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