Scène extraite de l’opéra Mazette et Cangetno.
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du texte intégral [ICI]
Gosse — Ouille ! Un flic ! Pas de chance !
Le gendarme — Viens par ici, toi !
Gosse — Qui ? Moi ?
Le gendarme — C’est bien à toi que je m’adresse…
La voix — Ouille ! Une chanson !
Le gendarme —
C’est bien à toi que je m’adresse
Petit filou montre tes mains
Sans rechigner et à confesse
Dis-moi tout sans oublier rien
Je suis la Loi et la Prison
J’ai un œil sur tout ce qui bout
Faut pas me prendr’ pour un couillon
J’ai le nez pour retrouver tout
Je vois des poches bien garnies
Des renflements qui en dis’ long
Sur tes mauvaises zintentions
Tu n’iras pas plus loin qu’ici !
Laisse ma main fouiller le fond
De ce bizarre pantalon
J’ai tout le temps et j’ai raison
Des voyous j’ connais la chanson
Gosse — Au secours ! Au viol ! Je ne suis qu’un enfant !
La voix — Il est malin, ce petit ! Il ne se laisse pas faire !
Le gendarme —
Le plaisir en est augmenté
L’enquête avance sans délai
Il faut me montrer tes papiers
Et tes intentions décliner
Sinon j’en appelle à la force
Aux armes de nos citoyens
Tous des partisans de l’entorse
A la liberté et aux biens
À ma volonté te soumettre
Est la toute première règle
Mais j’aime aussi les jeux espiègles
Quand ma bonn’ femme n’y est pas
Elle est le témoin accessoire
De mes défauts inavouables
Il ne faut pas crier si fort
Elle a l’oreille délicate
Gosse — Ça rime plus !
Le gendarme — Mais ça chante !
Chut ! Chut ! Tais-toi ! L’ silence est d’or
Quand on est sur le point de faire
Une bêtise une dernière
Tentativ’ d’être jeune encore !
Si tu me donnes des bonbons
Sans en parler à ta maman
J’oublie que tu les as volés
Et aux copains n’a rien donné !
La voix — Ouh ! Le vilain maître-chanteur !
Le gendarme — Il faut vivre ! Vous les aimez pas, les bonbons, vous ?