Un cauchemar annonce le lapin qu’on suit et ce plaisir de le suivre montre en main. C’est Alice et pas le lapin qu’on suit est dans l’herbe-sommeil. Le récit est Alice et le lapin qu’on suit qu’on traverse un sourire le miroir des mots le Roi blanc. C’est le chat disparu son sourire est le chat montre en main narguilé pontifie la chenille. Est Alice est un songe est le Roi. Et la Reine écarlate qui coupe les têtes joue avec les têtes est l’écriture montre en main son oiseau raide. C’est la grande aiguille sur la grande aiguille la Reine la tête est l’écriture est le terrier le lapin blanc. Le conte est tout est tout et l’herbe et le diner les mots et leur valise dont sont faits les mots et Dinah qui ronronne est le ronronnement pour que ça dure enfin déjà et pour longtemps et cette éternité du conte montre en main et buvez-moi qu’on boit. Un cauchemar ce thé si bon si délicieux si fou si puritain qu’il est l’odeur d’Alice et l’herbe de sa jupe écrasée sous le poids de son corps qui descend dans le terrier du bon pasteur. Le lapin blanc qui a écrit ce conte montre en main pressé par son éternité au pays des merveilles pleines de terreurs délicieuses et folles. Un cauchemar annonce le lapin qu’on suit et les huitres du charpentier délicieuses sont aussi Alice et son morse dinant et gobant comme nous le conte et ses merveilles de perversité.
…Mais tout ce tremblement dans un corps étalé avec tous ses organes, les jambes, les bras jouant avec leur agencement d’automate, et à l’entour les rotondités de la croupe qui cerne le sexe bien fixé.
Antonin Artaud (l’automate personnel)