Leurs fronts soucieux penchés sous leurs tuiles les toits sur la rue. Des femmes des pots de fleurs c’est toussaint. Quelles chaussures lentes aux pas des linceuls sont les pas de la cité. Des gens qui vont s’en vont au froid dans les allées. Arbres sans feuilles des allées où allez-vous ? Je me souviens du cimetière de l’enfance et les bouquets. La mère et ses enfants des fleurs fanées. On attend l’autobus il est bondé de pères morts on s’en retourne. Quelqu’un toujours qui dit que c’est triste et le devient. Pourquoi se démoraliser et lui tend bienveillant la division d’un mouchoir. Le dos des chats fait penser aux pierres tombales et la main de la mère comme un marbre. L’usine fonctionnait hier avec un bruit et de la fumée noire des pompes funèbre. « Lazare est descendu s’commander un’ couronne et un ruban violet ». « La bière est excellente chez le Phénicien : d’la blanch’ dans un grand verre ». La patronne criait : « et un cercueil et un ». Les affiches pleuvaient des vitraux comme à Chartres Gilbert le mauvais. La rue fait cimetière et marche à reculons. Dans les allées du temps (dans quelle division ?) on se voit se pencher sur la tombe du père donc de sa jeunesse. Sur le dos des chats l’odeur des chrysanthèmes et la pluie le platane du temps bien vivant assis sur son séant.

On raconte(…) qu’il y a des fleurs dans toute la ville parce que le maire ne sait pas où sa mère est enterrée.

Donald Barthelme