Dans la paume de tes mains
Tes seins rougis
Et malaxés, triturés
Par tes soins
En prélude aux orages bondissants
Qui sourdent en ton fond nomade
Nuque souple encore et reins durs comme la pierre
Ton ventre aimante l’amant intolérable
Le cœur surplombe les collines de tes vices
Et roule dans les herbes hautes
La fauve lumière
Qu’un arbre, un seul, arrête,
Planté là dans la solitude de ton corps-monde
A l’ombre de tes seins, ton ventre,
Que l’arbre caresse
Soyeuse écorce que celle-là,
Tandis que l’amant, d’ahan en ahan,
Pénètre tes chairs
L’air est déchiré,
Bascule dans le vent, toupie
La vrille virile sape la solitude des plaines
Devient l’axe imparable
Axe de ton monde, hache et guitare
En un seul élan
Fend et refend l’intime, le fécond et le noble
En tire les sucs, en mélange les arômes
Douce mélodie vibre
Montagne plane sur la plume
Revient vers toi, t’assaille, te respire
T’avale, te recrache
Fait de toi ce pays de la faim et de la soif
Nomade en diable
Vaste verger toujours florissant
Savamment irrigué
Par où les fruits mûrs d’abord redevenus fleurs en boutons
Enflamment la parole
Jean-Michel Guyot
19 décembre 2016